L’Europe au quotidien : 3 questions à Julien Freyburger, maire de Maizières-les-Metz
Dernière étape de notre tour de France à la découverte de l’Europe au quotidien grâce au travail de Villes de France. Aujourd’hui, nous nous rendons à Maizières-les-Metz dans le département de la Moselle. L’Association a en effet interrogé Julien Freyburger, Maire et Président de la CC Rives de Moselle afin de mieux comprendre le travail réalisé entre les collectivités et l’Union Européenne.
Qu’apporte l’Europe à votre ville ?
Julien Freyburger – Située dans une région frontalière de trois pays européens et à la croisée d’axes de circulation majeurs, Maizières-les-Metz est une ville carrefour, naturellement ouverte sur l’Europe. L’Europe renforce le dynamisme et le développement économique de notre territoire par les libertés offertes en matière de circulation des biens et des personnes mais aussi, de manière plus concrète, par l’accompagnement de certains investissements des collectivités. Ainsi, depuis 2001, le FEDER a participé au financement des projets municipaux à hauteur de 3 260 000 euros, dans des domaines très variés comme le sport, la musique, le numérique ou encore l’écologie. L’Europe favorise également les échanges culturels par la promotion de l’idée d’appartenance européenne. Ainsi, les communes créent entre elles des liens privilégiés par leurs jumelages, les jeunes ont la possibilité de se rencontrer et les citoyens européens apportent, par leur vote et leur implication, une contribution au débat municipal.
En tant qu’élu local, quelles sont vos attentes vis-à-vis des institutions européennes ?
JF- Plus que jamais, les institutions européennes doivent relever le défi du concret, le défi du lien avec les citoyens. Robert Schuman, homme d’Etat et grand élu mosellan, estimait que l’Europe se ferait par des réalisations concrètes. C’est toujours une nécessité aujourd’hui. Nous avons besoin d’une vision politique exprimée avec force, à l’instar des messages que le Général de Gaulle a portés. La solidarité entre les peuples européens requiert un travail permanent. Le vent populiste qui traverse notre continent démontre que rien n’est jamais acquis. Les peuples oublient. Pour retisser ce lien de confiance, les institutions européennes doivent démontrer qu’elles protègent et respectent les Européens dans leur diversité et leur identité, qu’elles apportent le progrès et qu’elles sont ouvertes sur le monde sans pour autant faire preuve de naïveté.
Pourquoi faut-il sauver les fonds européens pour toutes les régions ?
JF- Alors que Bruxelles envisage des coupes budgétaires dans le cadre du Brexit, il apparaît aujourd’hui indispensable de se mobiliser pour la préservation des fonds européens. En effet, nous sommes confrontés à un risque élevé de fragmentation des territoires. C’est pourquoi toutes les régions doivent pouvoir être éligibles à la politique de cohésion. Elle doit évoluer et être renouvelée pour être plus simple et plus efficace dans un périmètre resserré. En cela, les règles de consommation de crédits gérés par les nouvelles régions françaises nécessitent davantage de souplesse et d’harmonisation. Le budget européen pour l’après 2020 doit être à la hauteur de l’ambition européenne et permettre la poursuite de ces politiques à fort impact territorial et l’amplification de leur plus-value. L’Europe de la proximité est la seule qui fonctionne, elle doit s’ancrer dans les territoires et se donner les moyens d’être visible, perceptible, vivante. De nombreux projets régionaux n’auraient pas vu le jour sans le concours des fonds européens. Il serait donc particulièrement préjudiciable de considérer la politique de cohésion comme une simple variable d’ajustement de la construction européenne.