L’Europe au quotidien : 3 questions à Bruno Bourg-Broc, Président de Châlons Agglo
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Qu’apporte l’Europe à votre ville ?
Bruno Bourg-Broc :Depuis 2013, notre Communauté d’agglomération a entamé une politique de repositionnement stratégique de son territoire pour répondre aux nouveaux défis liés à sa compétitivité, à son étalement urbain, à la préservation de son environnement et à la fragilité d’une frange de sa population. Ce contexte nous a amené à élargir notre périmètre, à redéfinir notre politique de l’habitat et de cohésion sociale et à nous positionner en tant qu’élément moteur d’un développement économique structurant et innovant. Dans une logique intégrée et concertée, nous avons lancé avec nos partenaires, tout particulièrement la Ville de Châlons-en-Champagne, une stratégie globale pour faire de notre territoire un pôle majeur de compétitivité et d’attractivité de la Région Grand Est. Dans cette perspective, nous avons candidaté à l’Axe 5 du Programme Opérationnel FEDER-FSE-IEJ 2014-2020, « Accompagner le développement et l’aménagement durable des territoires urbains ». Nous avons ainsi obtenu le statut d’Organisme Intermédiaire et nous bénéficions d’un fonds FEDER de 4,4 millions d’euros.
En tant qu’élu local, quelles sont vos attentes vis-à-vis des institutions européennes ?
B B-B : Le principal lien entre nos collectivités et l’Union européenne, est celui de la politique régionale qui s’inscrit dans une vision de cohésion économique, sociale et territoriale. À l’échelle d’un territoire de 83 000 habitants comme le nôtre, nous préconisons trois axes d’évolution et d’amélioration dans nos relations avec les institutions européennes : simplifier drastiquement les normes et procédures ainsi que les montages des dossiers, faire confiance aux porteurs de projets en s’accordant sur les objectifs et les résultats attendus, et pour plus de lisibilité, mettre en place un fonds unique et non quatre fonds. Afin de répondre à la diversité des besoins de financement de nos territoires, nous constatons la nécessité de disposer de différentes modalités d’intervention, allant de la subvention aux projets, aux outils d’ingénierie. Enfin, l’amoncellement des règles donne de l’Europe, au niveau de nos communes urbaines, péri-urbaines et rurales, une image parfois peu performante, peu Europe auréactive et souvent éloignée des contraintes locales. Nous invitons l’Union Européenne à plus de simplicité, plus de transparence et pourquoi pas, plus d’audace, ce qui ne pourra que dynamiser l’émergence de projets.
Pourquoi faut-il sauver les fonds européens pour toutes les régions ?
B B-B : Face aux coupes drastiques envisagées par Bruxelles dans le contexte post-Brexit, la politique de cohésion régionale ne doit pas être la variable d’ajustement de la future « reconstruction » européenne. Même si nous avons pu émettre quelques critiques constructives dans nos relations d’élus locaux au quotidien avec l’Union Européenne, nous devons nous mobiliser pour préserver les financements européens après 2020. Car l’Europe « de proximité » est la seule qui marche, et surtout, est la seule qui marque nos concitoyens. Il est primordial de réaffirmer la nécessité d’un budget européen ambitieux pour l’après 2020, afin de permettre la poursuite de nos politiques à fort impact territorial, dans une logique d’innovation et de compétitivité de nos territoires à l’échelle européenne.