Les associations d’Élus répondent à l’annonce d’un Fonds Vert
Comme en guise de réponse après un été marqué par des vagues de chaleurs inédites, de feux de forêts répétés et par une sécheresse très inquiétante, la Première Ministre a annoncé samedi dernier dans les colonnes du Parisien la mise en place rapide d’un « fonds vert » d’1,5 milliard d’euros. Ce dernier doit aider les collectivités « à financer leurs investissements en matière de lutte contre le changement climatique ». Une annonce saluée mais qui appelle selon plusieurs associations d’élus quelques explications sur la méthode…
Un contexte qui n’encourage pas à investir
Réchauffement climatique et sobriété énergétique sont sur toutes les lèvres en cette rentrée politique. Il faut dire que le gouvernement est face à une solution très délicate. D’un côté, l’addition entre sécheresse et vagues de chaleur répétées a fait de cet été, le plus chaud jamais rencontré. De l’autre, la hausse inédite et non anticipé par l’État du coût de l’énergie associé au risque bien réel de pénurie nous prédit un hiver très difficile. Sur ce point, les collectivités sont nombreuses à avoir tiré la sonnette d’alarme. Cette explosion des budgets va obligatoirement mettre à mal leurs capacités d’investissement. Ajoutez à cela une inflation du coût des matériaux et vous obtenez un cocktail explosif pour cette rentrée.
« Nature en ville », « parking relais » et « réhabilitation de friches » ?
Les dossiers s’accumulent en cette rentrée sur le bureau de la 1ère Ministre. Celui du réchauffement climatique et des efforts à fournir ne sera pas le moins urgent. Comme pour donner le ton, Élisabeth Borne dans les colonnes du parisien à annoncer samedi dernier sa volonté de « mettre en place un fonds vert doté d’1,5 milliard d’euros à destination des collectivités pour les aider dans l’accélération de leur transition écologique ». Quels projets seront concernés ? Si peu de précisions ont été apportées à ce stade, la 1ère Ministre esquisse néanmoins l’idée que ce fonds puisse cibler en priorité les projets de « réhabilitation de friches pour limiter l’étalement urbain », ou ceux permettant de rénover « énergétiquement les bâtiments publics comme par exemple certaines écoles ». Autre possibilité, soutenir financièrement les projets qui ramènent « de la nature dans les villes » ou encore l’installation « des parkings relais » à leur entrée.
« Les collectivités investissent chaque année 50 milliards d’euros »
Du côté des élus locaux, les associations d’élus locaux n’ont pas tardé à réagir. Pour France Urbaine par exemple cette annonce est « à saluer » mais le manque de précision amène beaucoup de questions : « 1,5 milliard d’euros est un chiffre global dont il est n’est pas précisé la manière de chiffrage ni la durée (…) Si c’est un fonds, ce n’est probablement pas un chiffre annuel. Pour mémoire, les collectivités investissent chaque année 50 milliards d’euros ».
Pas de réponses face « à l’urgence de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières »
Même son de cloche du côté de l’Association des Maires qui rappellent au passage les craintes de cette rentrée dues au contexte international : « L’annonce n’apporte donc aucune réponse à l’urgence de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières pour les collectivités, qui est l’ardente priorité pour les communes aujourd’hui ». L’association exprime également son regret de ne « pas avoir été associée au travail en amont de ce dispositif ».