L’empreinte environnementale du numérique avec… Jean-Michel Houllegatte, Sénateur de la Manche
De janvier à juin 2022, une mission sénatoriale s’est intéressée à « l’empreinte environnementale du numérique ». Composée de quatorze élus, elle était présidée par Patrick Chaize, Guillaume Chevrollier et Jean-Michel Houllegatte, respectivement Sénateur de l’Ain, de la Mayenne et de la Manche. Durant 6 mois, la mission a cherché à évaluer « les impacts environnementaux du digital en France, directs et indirects, en tenant compte aussi bien des usages que de la fabrication des terminaux, des réseaux et des centres informatiques ». Plus d’explications avec Jean-Michel Houllegatte.
De 2 à 7%
Si le pourcentage précis à horizon 2040 varie selon les experts, tous s’accordent pour dire que la part du numérique dans la production de gaz à effet de serre augmentera de façon importante. Ainsi, s’il représente actuellement environ 2%, il devrait atteindre plus ou moins 7% dans moins de 20 ans. Et cela aura un prix si rien n’est fait. Comme l’explique en effet les sénateurs, « le coût collectif de notre inaction est spectaculaire, à politiques publiques constantes, sera multiplié par 12, passant de 1 milliard d’euros aujourd’hui à 12 milliards en 2040 ».
Une loi déposée le 14 octobre
C’est fort de ce constat que le Sénat a lancé au début de l’année une mission portant justement sur « l’empreinte environnementale du numérique ». Grâce au travail mené pendant 6 mois sur ces questions, une proposition de loi visant à réduire l’impact du numérique en France a été déposée au Sénat et présentée le 14 octobre dernier.
Favoriser le reconditionnement
On y trouve différents axes très concrets à commencer par l’importance de pouvoir allonger la durée de vie des équipements en facilitant réparation et reconditionnement. Cet aspect est loin d’être marginal puisque la fabrication est responsable de 70% de l’empreinte carbone du numérique. Concrètement, l’article 13 a du texte veut « imposer la prise en compte de critères de durabilité des produits dans les achats publics de certains produits numériques, sur la base, notamment, des critères de l’indice de réparabilité, obligatoire au 1er janvier 2021, puis de l’indice de durabilité à partir du 1er janvier 2024. »