« Pour un numérique soutenable » : l’Arcep publie la première édition de son enquête annuelle
Parmi ses missions, l’Arcep regarde de près l’empreinte environnementale des opérateurs.
Ainsi, dans le cadre de sa démarche « Pour un numérique soutenable » lancé en juin 2020, le gendarme des télécoms concrétise aujourd’hui l’une des 11 propositions qui visait à mettre en place un baromètre environnemental. La première édition de son enquête annuelle qui vient en effet d’être publiée, veut être « un outil au service du débat public et de la réflexion pour une stratégie bas carbone du numérique ».
Ouvrir un nouveau chapitre de sa régulation
En décembre dernier, Paroles d’Élus vous détaillait les premiers enseignements du rapport publié par l’Arcep suite à sa démarche « Pour un numérique soutenable », lancée quelques mois plus tôt. Dans ce dernier, l’Agence déclarait qu’avec « l’enjeu environnemental, elle souhaitait ouvrir un nouveau chapitre de sa régulation ». En effet, ce rapport formalise la volonté du gendarme des télécoms de prendre en charge le contrôle pour la France de l’impact environnemental du numérique. Il était indiqué que cette surveillance s’appliquerait autant aux opérateurs de réseaux qu’à ceux des centres de données mais aussi aux principaux fournisseurs de contenus à l’instar de Netflix, aux fabricants de smartphones et aux… GAFAM. Pour se faire, il est proposé de « confier à une entité publique le pouvoir de collecter les informations utiles », le régulateur recommande également de créer avec l’ADEME « un référentiel de mesure de référence ».
Trois catégories d’indicateurs
Pour cette première édition, l’Arcep a collecté auprès des quatre principaux opérateurs, trois catégories d’indicateurs. Il s’agissait en effet de pouvoir mesurer à la fois les émissions de gaz à effet de serre ; l’énergie consommée par leurs réseaux ; et enfin l’impact de « leur activité de vente, collecte, (et de) reconditionnement et recyclage des téléphones mobiles ».
362 000 tonnes équivalent Co2 en 2020
Ainsi, concernant les émissions de gaz à effet de serre des quatre principaux opérateurs de communications électroniques, l’Arcep appelle à faire attention à « l’illusion d’optique d’une réduction globale ces dernières années ». Et d’expliquer en effet que si l’on remarque bien dans l’ensemble, une diminution pour atteindre 362 000 tonnes équivalent Co2 en 2020, celle-ci reposait principalement en 2019 sur une « optimisation progressive des flottes de véhicules de société et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments ». De même, si ce mouvement s’est poursuivi en 2020, il « a été nettement amplifié par la crise sanitaire, notamment en périodes de confinement ».
Le mobile particulièrement gourmand
Or, si l’on ne prend en compte stricto sensu que les émissions de gaz à effet de serre liées à leur consommation électrique, celles-ci « progressent pour leur part, principalement en raison des déploiements des réseaux mobiles mais également de l’augmentation des usages sur ces réseaux ». Et l’Arcep d’en conclure que le « mobile est deux fois plus gourmand en énergie que le fixe, et le cuivre quatre fois plus gourmand que la fibre ».
La Fibre bien moins énergivore que le cuivre
Côté réseaux fixes et mobiles, la consommation énergétique des réseaux, précise l’Agence de Régulation, « n’a cessé de croître entre 2016 et 2020 et atteint 3 800 GWh ». En termes de pourcentage, on est donc face en moyenne, à un accroissement d’environ + 6 % par an.
Et l’Arcep de donner plus de détails : « la consommation énergétique des réseaux ( hors data centers) provient à 85 % des réseaux d’accès qu’ils soient fixes et mobiles dont 58 % sont issus des boucles locales mobiles et 27 % des boucles locales fixes ». Autre point souvent mis en avant pour la promotion de la fibre ; « les réseaux d’accès cuivre consomment, en moyenne, environ 35 kWh par abonnement en 2020, contre moins de 10 kWh sur les réseaux fibre, ce qui représente un rapport de près de 1 à 4 ».
710 000 téléphones collectés ont été reconditionnés
Enfin, concernant la 3ème catégorie d’indicateur, cette première édition du baromètre « Pour un numérique soutenable » nous apprends que si la collecte de terminaux pour reconditionnement se développe chez les opérateurs, les ventes de terminaux restent très minoritaires. Ainsi, concrètement, « La majeure partie de l’empreinte carbone du numérique (79 %) est due aux terminaux (téléviseurs, ordinateurs, téléphones…) ». Même si le nombre peut apparaître encore insuffisant au regard du nombre total de téléphones vendus chaque année, 870 000 téléphones ont été collectés par les quatre principaux opérateurs. Parmi eux, 710 000 ont été collectés avec pour objectif leur reconditionnement.