La Gironde fait monter la température grâce aux radiateurs numériques
Alors qu’une vague de froid s’abat sur toute la France, profitons en pour nous arrêter un instant sur un nouveau mode de chauffage individuel. En décembre dernier, le Conseil Départemental de Gironde et le bailleur social Gironde Habitat ont annoncé la mise en place d’une commande publique un peu particulière avec la start up Qarnot, créatrice du radiateur numérique.
Cette start up fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps. Au début de l’année, elle était en effet l’une des étoiles montantes du dernier CES de Las Vegas. Elle propose depuis 2010 des radiateur d’un type un peu particulier et qui pourrait bien devenir incontournable dans les années à venir. Dénommés “Q.rads”, ils permettent de chauffer l’intérieur de particuliers grâce à la chaleur dégagée par des processeurs informatiques. Concrètement, ces radiateurs de demain ressemblent à des mini data center reliés à une plate-forme basée à Montrouge en Ile-de-France. Selon les besoins en chaleur demandés, ils réalisent depuis votre salon des calculs informatiques pour des grands groupes. Lorsque la température voulue est atteinte, les processeurs cessent le travail et un autre radiateur prend le relais ailleurs.
Séduit par cette technologie, le Conseil départemental de la Gironde et le bailleur social Girond habitat ont décidé d’équiper le Pôle territorial de solidarité de Bordeaux et une résidence de 50 logements sociaux de la dernière génération de Q.rads. Grâce à cette expérimentation, la Gironde souhaite lutter un peu plus contre la précarité énergétique qui touche 88 098 ménages sur son territoire. Les 346 appareils permettront aux locataires de bénéficier d’un chauffage intelligent et totalement gratuit. Si l’investissement de 865 000 euros reste encore conséquent, il est à mettre au regard des dépenses en chauffage de plus en plus importantes pour les ménages, avoisinant les 3210 euros par foyer en 2016 (contre 2300€ en 2006).
L’autre intérêt de cette technologie est bien évidemment écologique. En France, les data centers sont environ 200 et engloutissent plus de 7 % de l’électricité produite. Au niveau mondial, cela représente près de 3% de l’électricité. Elle est consommée principalement dans les climatisations afin de refroidir les machines. Selon Qarnot: “Ce refroidissement peut parfois atteindre jusqu’à 80 % du coût de gestion d’un data center.” Cette consommation devant doubler tous les 5 ans, la démocratisation de la technologie proposée par Qarnot permettra de réaliser des économies majeures en matière d’émissions de CO2.