Jean-Pierre Vigier, président de l’Anem : “faire entendre la voix des Montagnards ”
Le 40ème congrès de l’ANEM qui s’est tenu au SuperDévoluy fut l’occasion d’un passage de témoin à la tête de l’association entre Pascale Boyer et Jean-Pierre Vigier. Paroles d’élus a pu poser quelques questions au député de la Haute-Loire et nouveau Président sur les dossiers prioritaires pour les élus de Montagne.
Paroles d’élus : Quelles sont vos priorités à la tête de l’ANEM dans ce contexte national compliqué ?
Jean-Pierre Vigier : Le premier point, bien évidemment, c’est de faire exister l’association de manière plus forte. Il s’agit de faire entendre la voix des territoires de montagne, des montagnards, de la population et des élus au niveau national. Certains sujets deviennent urgents. Il est vrai qu’avoir un Premier ministre et plusieurs ministres montagnards, dont le Premier ministre est important. Ils connaissent nos sujets.
Paroles d’élus : La fin du transfert obligatoire de la compétence en assainissement est plus qu’un symbole ?
Jean-Pierre Vigier : Oui. On le voit, une des premières actions du Premier ministre c’est de revenir sur ce fameux transfert obligatoire de la compétence en assainissement. Nous demandions un transfert facultatif, et le Premier ministre a envoyé un signal là-dessus, puisqu’il a annoncé avant-hier qu’il revenait sur ce transfert obligatoire pour un transfert facultatif. En tout cas, nous allons l’appuyer, le soutenir, afin que les démarches administratives aboutissent rapidement et que la responsabilité soit laissée aux élus de s’organiser sur ce sujet. C’était très important.
Paroles d’élus : Un des temps forts du 40ème congrès de l’ANEM portait sur le tourisme. Quels sont les enjeux ?
Jean-Pierre Vigier : Au niveau du tourisme, il y a un vrai sujet. On voit bien que le tourisme en montagne est un sujet économique, avec des retombées économiques importantes.C’est pourquoi je le dis clairement : nous allons soutenir toutes les stations de ski, là où il y a de la neige, là où il y a une volonté politique des élus de maintenir le ski. C’est indispensable. Avec le réchauffement climatique, le changement climatique, sur les stations de basse altitude, il faudra que nous réfléchissions et anticipions pour retrouver ce que l’on appelle un tourisme « quatre saisons » ou, comme je préfère dire, une activité tout au long de l’année.
Paroles d’élus : Sur quels autres sujets y-a-t-il selon vous urgence ?
Jean-Pierre Vigier : Un autre sujet qui me tient à cœur, c’est l’élevage et l’agriculture de montagne. Nous devons soutenir nos éleveurs. On voit bien que l’élevage, avec des produits de qualité, c’est aussi une activité économique. Elle engendre un nombre d’emplois très important. Posons-nous la question : qui entretient l’espace ? Ce sont nos éleveurs, ce sont les agriculteurs qui permettent de garder les espaces ouverts. Nous allons donc avoir une action forte pour maintenir l’élevage.
Nous devons aussi maintenir nos services publics, notamment nos écoles. L’école, c’est la vie dans les territoires ruraux et dans les territoires de montagne, notamment dans nos communes. Nous avons une spécificité avec la loi Montagne, qui permet à l’inspecteur de l’académie de ne pas tenir compte des seuils de fermeture. Nous allons aussi jouer là-dessus, afin de faire monter le son et de maintenir nos écoles.
Paroles d’élus : Quel bilan faites-vous du New Deal ?
Jean-Pierre Vigier : Le New Deal a beaucoup apporté avec l’installation d’antennes, et on voit bien que cela a renforcé les signaux. Il y a encore du travail à faire. Mais un gros travail a déjà été accompli avec l’État, dans une collaboration qui a permis l’installation d’antennes un peu partout sur les territoires de montagne. Il faut maintenant, je pense, dresser un bilan. Et, là où il y a encore des problèmes, il faudra agir pour installer des antennes. Si nous voulons des territoires dynamiques et attractifs, cela passe par une couverture numérique impeccable et intégrale.
