INTERVIEW EXCLUSIVE : François Rebsamen veut « faciliter la vie » des élus locaux

Le ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation a détaillé sa stratégie de simplification administrative lors du congrès des villes de France à Libourne. Pour les 550 000 élus français, il promet une « loi de simplification » pour lever les contraintes qui pèsent sur les collectivités.
Au micro de Paroles d’élus, François Rebsamen ne mâche pas ses mots. « Sans les élus, la République se déliterait », lance d’emblée le ministre, venu représenter le Premier ministre au congrès annuel de l’Association des villes de France. Un message fort qui traduit la volonté du gouvernement de redonner des marges de manœuvre aux collectivités locales, engluées dans un millefeuille administratif toujours plus complexe.
Un constat partagé : trop de contraintes administratives
L’ancien maire de Dijon, élu pendant plus de 20 ans, connaît bien les difficultés du terrain. « Les élus veulent plus de simplicité, plus de facilité dans leur action », explique-t-il. Un constat qui fait écho aux remontées quotidiennes des collectivités, confrontées à des procédures toujours plus lourdes et chronophages.
Le ministre pointe du doigt des aberrations bien françaises : les fameuses « études 4 saisons », préalables obligatoires aux projets d’urbanisme, durent ainsi « trois fois plus longtemps en France qu’en Allemagne ». Ces délais rallongés paralysent les projets locaux et découragent les initiatives des élus, pourtant au plus près des besoins de leurs concitoyens.
L’urbanisme, premier chantier de simplification
François Rebsamen mise sur l’urbanisme comme levier prioritaire de cette simplification. « Ça peut donner des choses très importantes », promet-il, évoquant la levée de contraintes qui permettrait aux élus de « choisir eux-mêmes un certain nombre d’orientations » plutôt que de subir des « formes précises de participation » imposées d’en haut.
Cette approche traduit une philosophie politique claire : rendre aux élus locaux leur autonomie de décision. « Ils sont jugés par leurs citoyens et non pas par les administrations », rappelle le ministre, plaidant pour une « liberté d’avancer » et une « liberté d’aider la vie de leurs habitants ». Un retour aux fondamentaux de la démocratie locale que beaucoup d’élus appellent de leurs vœux.
Une loi de simplification en préparation
Au-delà des mesures normatives déjà engagées, François Rebsamen annonce un arsenal législatif. « On va essayer de faire ce qui est législatif, et donc on est parti sur une loi de simplification », dévoile-t-il. Cette future loi devrait concrétiser les promesses ministérielles et donner un cadre juridique aux assouplissements attendus.
Pour les 550 000 élus français, ces annonces représentent un espoir de retrouver des marges de manœuvre perdues au fil des années. Reste à voir si cette volonté politique se traduira par des mesures concrètes à la hauteur des attentes du terrain. Les élus locaux, sont des »piliers de la République » selon le ministre. Et ils sont dans l’attente de preuves tangibles de cette simplification promise.