InterStis : l’innovation collaborative et souveraine au service des collectivités
Depuis dix ans, InterStis accompagne les collectivités et les organisations avec des solutions collaboratives sécurisées et souveraines. Pour en savoir plus, Paroles d’élus est allé à la rencontre de Nicolas Huez, fondateur de cette entreprise basée au Creusot. Avec le lancement récent de la suite Hexagone, InterStis, à la tête d’un consortium de 7 entreprises françaises s’impose comme un acteur clé de la transformation numérique en France.
Paroles d’élus : InterStis, qu’est-ce que c’est ?
Nicolas Huez : Cela fait 10 ans que nous existons. Nous sommes un éditeur français de solutions collaboratives, notamment une plateforme et une suite collaborative. Notre objectif est de permettre un échange d’informations simple et sécurisé, grâce à une solution SaaS en ligne qui facilite le partage de documents, les échanges via des dialogues, des sondages, des tâches, des workflows, et bien d’autres fonctionnalités.
L’idée est de proposer une solution clé en main pour éviter de multiplier les outils interconnectés. Par exemple, avec notre plateforme, vous pouvez créer des espaces de travail pour gérer des projets ou des groupes de communication, que ce soit en interne ou à l’externe.
Paroles d’élus : Pouvez-vous donner des exemples d’usage ?
Nicolas Huez : Un cas d’usage typique concerne une organisation qui doit partager des documents avec des interlocuteurs externes. Actuellement, beaucoup de ces échanges se font encore via des réseaux internes ou par e-mail. Or, ces moyens ne sont plus adaptés pour gérer des projets efficacement. Notre plateforme permet de centraliser tout cela : documents, dialogues, visioconférences, coédition en ligne… Tout est au même endroit pour éviter les doublons d’informations et améliorer la collaboration.
Nous avons également une plateforme spécifique, Resana, qui est dédiée à l’État. C’est une adaptation de notre solution collaborative pour répondre aux besoins des administrations publiques. Aujourd’hui, plus de 600 000 agents de l’État l’utilisent. La DINUM (Direction interministérielle du numérique) a validé Resana, et nous travaillons avec des ministères tels que la Justice, l’Agriculture, ou encore la Gendarmerie.
Paroles d’élus : Vous avez récemment lancé un autre projet depuis le Creusot : Hexagone. Pouvez-vous nous en parler ?
Nicolas Huez : Hexagone est une suite collaborative qui découle de notre plateforme initiale, mais avec un objectif précis : offrir une alternative souveraine aux solutions des géants américains comme Google et Microsoft. Nous voulons démontrer qu’il est possible de proposer, en France, des outils souverains et sécurisés, adaptés aux besoins des organisations soucieuses de protéger leurs données.
Cette suite Hexagone est issue d’un consortium regroupant plusieurs éditeurs français. Nous avons uni nos forces pour créer une solution complète : plateforme collaborative, e-mails, visioconférences chiffrées de bout en bout, gestion des postes de travail, etc. L’expérience utilisateur est un point clé : tout est intégré et fluide, sans avoir l’impression de passer d’un outil à un autre.
Hexagone fait partie des trois consortiums lauréats du programme France 2030 pour les suites collaboratives françaises. Nous sommes chef de file de ce projet. Cela nous permet de répondre à des besoins stratégiques, en particulier en termes de souveraineté et de sécurité numérique.
Par exemple, dans Hexagone, tout est hébergé en France, chez Dassault Systèmes 3DS Outscale, en zone SecNumCloud. Nous avons également travaillé l’expérience utilisateur pour que les transitions entre les outils (e-mails, plateforme collaborative, etc.) soient invisibles. Cela va bien au-delà d’un simple assemblage d’outils.
Paroles d’élus : Pouvez-vous nous en dire plus sur les types de collectivités que vous accompagnez ?
Nicolas Huez : Notre cœur de cible inclut toutes les collectivités, de la plus petite à la plus grande. Par exemple, une petite commune peut utiliser notre solution pour gérer simplement la réservation de la salle des fêtes, avec un agenda partagé. À l’autre bout du spectre, nous travaillons avec des structures comme la mairie du Creusot, qui utilise notre plateforme pour la gestion des budgets.
Nous collaborons également avec des départements comme la Saône-et-Loire, où notre plateforme est utilisée par l’ensemble des directeurs pour des projets collaboratifs, qu’il s’agisse de santé, de projets familiaux ou de sujets plus sensibles. Nous avons aussi des métropoles comme Clermont Auvergne Métropole, qui utilisent notre solution pour gérer des projets complexes.
Paroles d’élus : Pourquoi le Creusot joue-t-il un rôle particulier dans votre développement ?
Nicolas Huez : C’est un choix personnel et stratégique. Je suis originaire de la région et, après un passage à Paris pour mes études et le début de ma carrière, j’ai ressenti le besoin de revenir à mes racines. Le Creusot offre un cadre idéal : une gare TGV qui facilite les déplacements, un environnement agréable, et surtout un écosystème numérique en pleine croissance grâce au site technopolitain.
Ce territoire, souvent perçu comme un bassin industriel, est en pleine mutation. Nous voulons montrer qu’il y a aussi des opportunités dans le numérique et l’innovation. Avec InterStis, nous participons activement à cette dynamique. Aujourd’hui, notre entreprise compte plus de 17 collaborateurs, principalement au Creusot, et nous continuons de créer des emplois dans le secteur technologique.
Paroles d’élus : Vous attirez beaucoup de profils variés dans votre entreprise. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nicolas Huez : Oui, on capte pas mal de gens venant de tout horizon, géographiquement parlant. Par exemple, j’ai des collaborateurs qui viennent de Dijon, de Chalon, et même des personnes qui prennent une heure de train pour venir à Autun ou Montceau. J’ai aussi des employés à Montchanin, comme ce collaborateur qui prenait auparavant son TGV pour aller travailler à Lyon chez Carrefour. Aujourd’hui, il peut rentrer chez lui plus tôt. Cela montre qu’il est possible d’innover en région et de proposer des postes intéressants avec des niveaux d’expertise élevés.
Paroles d’élus :Votre entreprise semble bien implantée dans l’écosystème local. Comment voyez-vous cet environnement numérique au Creusot ?
Nicolas Huez : Effectivement, on n’est pas isolés ici. Il y a des startups et d’autres acteurs numériques autour. Nous sommes membres de la French Tech Bourgogne-Franche-Comté, un grand réseau tech. Au Creusot, il y a un début de dynamique avec le site Technopolitain, ce qui est positif. Comme je le disais à David Marti, le site et les bâtiments sont là, mais il manque un réseau actif pour animer tout cela. J’ai proposé qu’on travaille à faire vivre un écosystème, en attirant les acteurs locaux et régionaux. L’idée est de rassembler les gens, de créer des rencontres, comme cela se fait dans d’autres régions grâce à la French Tech.
Paroles d’élus : Quels sont les projets en lien avec la cybersécurité que vous développez au Creusot ?
Nicolas Huez :
Un projet très important se prépare : une émanation du FIC (Forum International de la Cybersécurité), dédiée aux territoires, se tiendra au Creusot en mai. C’est une grande première et un événement majeur, organisé par la mairie. David Marti, en tant que président de la partie sécurité des villes moyennes, a réussi à faire venir cet événement ici. Nous travaillons avec eux pour participer à des tables rondes autour de la cybersécurité et montrer notre expertise. Cela s’inscrit dans notre quotidien, où nous combinons innovation, sécurité, et simplicité dans nos solutions numériques.
Paroles d’élus : Vous parlez souvent de souveraineté numérique. Comment cela se traduit dans vos offres ?
Nicolas Huez : Nous venons de lancer une suite collaborative hexagonale. Elle intègre notre plateforme, nos emails et permet aux entreprises et collectivités de se passer de Google et Microsoft. Ces solutions françaises sont 20 à 30 % moins chères et respectent les principes de souveraineté fonctionnelle et des données. Le problème avec les monopoles, c’est qu’ils imposent leurs règles, et nous, on veut offrir une alternative.
Pour en savoir plus sur la présence d’InterStis au Creusot, retrouvez l’interview de David Marti, son Maire, en cliquant ici.