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Sommaire de l’article
    Environnement & gestion des ressources

    [Focus sur] La Feuille de route Agriculture et Numérique (2ème partie)

    Suite aujourd’hui de notre focus sur la Feuille de route « Agriculture et Numérique » présenté en février dernier lors du Salon international de l’agriculture par celui Julien Denormandie, alors Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, et Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique. Dans ce document, 7 axes de travail ont été clairement identifier afin d’accélérer le déploiement de l’innovation et du numérique en agriculture. Explications.

    Numérique et…formation 

    Parmi les 7 axes de la feuille de route « Agriculture et numérique », le premier concerne plus particulièrement le secteur de la formation dans l’enseignement et le conseil agricole. En effet, comme le rappelle le ministère ; « Les métiers des secteurs agricoles, forestiers et alimentaires s’appuient de plus en plus sur des outils numériques et demandent donc des compétences adaptées pour maîtriser ces outils ». Cela n’est pas sans conséquence puisque par exemple une consultation nationale portant sur l’évolution des diplômes de l’enseignement agricole, conduite entre novembre 2019 et février 2020, a conclu au nécessaire « renforcement de la compétence numérique dans les diplômes du niveau bac pro au niveau BTS en particulier ». 

    Donner davantage de place à la R&D

    Le deuxième des sept axes de travail retenu consiste à faciliter la mobilisation de la R&D dans la gestion des systèmes agricoles et alimentaires. Là encore, le croisement du numérique et du monde agricole est porteur d’optimisme. Et Julien de Normandie de rappeler qu’aujourd’hui, « le défi est de s’appuyer sur les outils du numérique pour aider les agriculteurs, les filières et les territoires à concevoir et gérer des systèmes agricoles et alimentaires qui se complexifient pour répondre à un besoin de performance sociale, économique, environnementale et sanitaire, tout en s’appuyant sur les principes de l’agroécologie pour réduire l’utilisation d’intrants et en s’adaptant à un contexte de changement climatique ».

    L’enjeu de la data 

    Autre axe tout autant important est celui de la gestion des données. Derrière cet enjeu là encore, qualifié de majeur pour la filière ce cache un défi réglementaire de taille. En effet, « la maîtrise de l’utilisation de ces données par les agriculteurs n’est pas garantie juridiquement en dehors des dispositions contractuelles entre eux et leurs fournisseurs. Cette absence de garantie peut être pour les agriculteurs un frein à l’adoption d’outils numériques ».

    Accompagner l’Agritech

    Face à l’enjeu de souveraineté alimentaire, dont le conflit en Ukraine n’a fait que nous rappeler à quel point celle-ci peut être précaire, l’État met aussi un point d’honneur à soutenir les entreprises de l’Agritech. Comme le précise ainsi la feuille de route ; « afin d’optimiser les effets de la transition de l’agriculture française vers des systèmes de production agroécologiques, le Gouvernement se mobilise pour répondre à un besoin d’agroéquipements et de technologies numériques permettant de relever les défis de la 3e révolution agricole ». Et de lister un certain nombre de domaine ; « robotique, véhicule autonome, capteurs, logiciels, IA, drones, e-santé animale ». Mais plus largement, l’accompagnement de la transition agroécologique et des pratiques associées passe par un soutien accru à l’innovation et au numérique, via par exemple « le développement de l’expérimentation en conditions réelles ».

    Lever les freins réglementaires pour les créateurs d’équipements agricoles

    Parallèlement, les travaux préparatoires à la concrétisation de cette feuille de route ont montré que l’adéquation de ces nouvelles technologies numériques avec les réglementations environnementales et de sécurité devait être assurée. Ainsi, l’objectif visé par le gouvernement est que le ; « partage des données, dans des conditions de sécurité garanties par des solutions souveraines et de confiance, (puisse) permettre de favoriser leur valorisation à large échelle ainsi que les échanges d’expériences, dans une logique de diffusion des pratiques vertueuses ».

    Construire les outils dont les agriculteurs ont besoin 

    Continuons notre exploration de cette feuille de route avec les deux derniers points ; à savoir d’une part « la création de la valeur par le numérique dans la chaîne alimentaire » et enfin « soutenir la French Agritech à construire les outils dont les agriculteurs ont besoin ». Pour ce dernier point le document précise ; « our accélérer le développement de l’innovation agricole au service de la souveraineté alimentaire de la France, le Gouvernement, en lien avec l’écosystème qui la compose, de lancer la French AgriTech, afin de soutenir les start-ups françaises de l’agriculture (AgriTech) et de l’alimentation (FoodTech) et faire de la France le fer de lance mondial de l’innovation en agriculture. Pour leur part, les chambres d’agricultures développeront un « agristore » qui donnera plus de visibilité auprès des agriculteurs aux outils créés par la French AgriTech ».