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    Florent Rossy : « Nous voulons pousser tous les jeunes à s’engager, élus ou non »

    À 25 ans, Florent Rossy préside l’association Jeunes élus de France depuis 2022. Cette structure transpartisane accompagne les élus de 18 à 35 ans et promeut l’engagement citoyen. Entre formation, mentorat féminin et propositions concrètes, le jeune élu rural nous explique sa vision d’une politique plus accessible et inclusive.

     

    Paroles d’élus : Comment fonctionne l’association Jeunes élus de France ?

    Florent Rossy : C’est une association créée en 2020 que j’ai reprise en 2022. Nous regroupons des jeunes élus âgés de 18 à 35 ans, tout parti politique et tout mandat confondus. Heureusement, nous savons nous tenir. On ne reproduit pas la politique nationale dans l’association. Sinon, on n’avancerait pas beaucoup.

    L’association repose sur deux piliers. Le premier, c’est un réseau d’élus pour accompagner, former, débattre et porter des propositions. On y arrive, je tiens à le signaler. Ensemble, nous avons travaillé sur plusieurs sujets : l’amélioration du statut de l’élu, l’autorisation de la visioconférence dans les collectivités, la création d’un statut de l’élu étudiant, la parité en politique ou encore la refonte de l’enseignement moral et civique.

    Le deuxième pilier, c’est la promotion de l’engagement citoyen auprès de tous les jeunes, y compris ceux qui ne sont pas élus. On va à la rencontre des étudiants dans les universités. On fait des partenariats avec des associations. L’objectif est de pousser ces jeunes pour l’avenir.

    Pourquoi la refonte de l’enseignement moral et civique est-elle prioritaire pour vous ?

    Florent Rossy : Aujourd’hui, le constat est assez unanime. Les valeurs républicaines sont de moins en moins transmises. Je le vois dans ma commune. Quand on a des jeunes qui ne connaissent pas Oradour-sur-Glane, qui ne connaissent pas le refrain de la Marseillaise, c’est alarmant. Dans les collèges et lycées, l’EMC est mal appliquée, mal enseignée. Les programmes sont peu adaptés. C’est souvent le sas de rattrapage pour l’histoire-géo en retard. Comment veut-on qu’à 18 ans, des jeunes s’intéressent à la vie politique et aillent voter ?

    Nous appelons à revoir le programme et à appliquer concrètement cette matière. Pourquoi pas revoir le système de notation en valorisant l’engagement dans les associations ? L’engagement, ça commence très tôt.

    Vous avez lancé un programme de mentorat féminin. Comment fonctionne-t-il ?

    Florent Rossy : En ce moment, vis-à-vis des municipales, nous avons mis en place ce programme de mentorat féminin. Nous avons des marraines exceptionnelles : Ghislaine Senée, sénatrice écologiste, et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. Cent jeunes femmes sont inscrites. Elles ne sont pas élues aujourd’hui, mais on espère qu’elles vont le devenir. On les accompagne sur deux volets : formation et ateliers pratiques d’une part, prise de contact avec des marraines personnalisées d’autre part. Chaque personnalité politique a trois filleules qu’elle accompagne individuellement.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager en politique ?

    Florent Rossy : Il y a le local d’abord. Je suis élu parce que j’aime ma commune. C’est la commune qui m’a vu naître, où j’ai fait ma scolarité. Ma famille et des amis d’enfance y résident. J’ai eu envie de m’engager pour mener des projets pour la jeunesse, les sports, les associations. Pour avoir du lien aussi au niveau rural, c’est un vrai sujet.

    Sur la présidence d’association, l’engagement est plus national. L’objectif, c’est de s’adresser à tous les jeunes, qu’ils soient élus ou non, quel que soit leur parti politique. Quand je parle d’éducation, de citoyenneté, de ruralité, ce sont des causes qu’on a envie de porter au national. Mais il y a la double casquette.

    Où vous voyez-vous dans dix ans ?

    Florent Rossy :Dans dix ans, je me vois d’abord avec un travail. J’ai toujours dit que la politique n’était pas forcément un métier, en tout cas au niveau local. Il y a un vrai problème de statut des élus. Les élus ruraux et les élus jeunes peinent à concilier mandat, études et vie professionnelle. Je souhaite poursuivre dans mon domaine professionnel (NDLR : les relations presse et la communication). Et puis la vie politique, bien sûr. Je souhaite rester engagé.