Fin du cuivre : questions à Jean-François Fallacher

Le 28 janvier dernier, un rendez-vous crucial a été organisé à Guyancourt, dans un nœud de raccordement abonnés (NRA), un site généralement inaccessible au public. La presse locale et nationale a massivement répondu à l’invitation d’Orange. Paroles d’élus était évidemment présent pour couvrir cet événement majeur pour l’avenir des télécommunications en France : le lancement officiel de la fermeture du réseau cuivre pour les 162 communes du Lot 1. L’occasion de poser quelques questions à Jean-François Fallacher, CEO d’Orange France.
Paroles d’élus : Comment expliqueriez-vous l’enjeu de la fin du cuivre à un jeune qui n’a connu que la fibre ?
Jean-François Falacher : Il a certainement vu une prise téléphonique dans une maison quelque part. La fin du cuivre, c’est la fin de la prise téléphonique. Mais peut-être qu’à un jeune, il vaut mieux lui parler de faire basculer la France dans le très haut débit numérique pour tout le monde.
Paroles d’élus : Que s’est-il passé ce matin à Guyancourt ?
Jean-François Falacher : Nous avons réuni ce matin la presse autour de Christel Heydemann pour annoncer en fait la fermeture du lot 1. Nous allons fermer le cuivre dans 162 communes, soit 210 000 foyers. Concrètement, nous sommes en train de franchir la première marche vers l’arrêt du cuivre.
Paroles d’élus : Si on devait chercher une image ou une comparaison pour la fermeture du cuivre, ce serait : le bug de l’an 2000 qui n’a pas eu lieu ? le passage à la TNT ? ou un déménagement qui dure 10 ans ?
Jean-François Falacher : Ce n’est certainement pas le bug de l’an 2000. Peut-être le plus proche, c’est l’arrivée de la TNT avec l’arrêt de la télé analogique, mais je ne sais pas si on peut le comparer à ça non plus. C’est un projet qui va s’étaler jusqu’en 2030. Cela veut dire que nous prenons le temps de le faire. En particulier, nous pensons aux personnes fragiles. Un certain nombre de personnes âgées ont encore leur bonne vieille ligne RTC. Donc, c’est à eux que nous pensons d’abord. Et c’est à eux que nous allons prêter attention. Nous avons des solutions pour passer à la fibre pour des gens qui veulent juste de la téléphonie.
Paroles d’élus : Qu’en est-il des entreprises pouvant être impactées ?
Jean-François Falacher : C’est une population qui va être un peu plus complexe : la population de nos clients entreprises. Pourquoi ? Parce que dans une entreprise, souvent, on n’a pas toujours recensé toutes les lignes cuivre et à quoi elles étaient utilisées. C’est la raison pour laquelle nous avons un délai de prévenance de 3 ans dans une zone que nous allons fermer. Techniquement, cela signifie qu’un an avant, nous arrêtons de vendre du cuivre. Nous prévenons par de nombreuses lettres et, voire même, porte à porte, nos clients.
Paroles d’élus : Quels sont les avantages environnementaux associés à la fermeture du cuivre ?
Jean-François Falacher : La fibre consomme un quart de l’électricité du cuivre, et puis la fibre est moins accidentogène. Ça veut dire concrètement que nous avons moins de maintenance à faire sur le réseau fibre que sur le réseau cuivre. C’est donc aussi beaucoup d’économies de transport, de trajets de nos techniciens, et in fine beaucoup d’économies de carbone.
Paroles d’élus : Ce rendez-vous donné à Guyancourt était donc un symbole important ?
Jean-François Falacher : En effet, cette journée, il faut la voir un peu comme un marathon qui commence. Donc, nous étions sur la ligne de départ, nous venons d’appuyer sur le starter, et cette ligne d’arrivée, elle va nous amener en 2030 quand nous aurons basculé la France entière dans la fibre.