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    Cybersécurité

    L’État adopte sa propre messagerie instantanée sécurisée

    Adieu WhatsApp et Telegram, trop incertains. L’État vient d’annoncer qu’un projet de messagerie instantanée « maison » était en cours de réalisation. D’ici l’été 2018, les services ministériels pourront le tester et l’améliorer. A la clé, des échanges sécurisés, avec un chiffrage de bout en bout 100% garanti.

    Comment adapter les services de l’Etat aux nouveaux outils, sans pour autant devenir dépendant ? Une nouvelle fois, la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat (DINSIC) semble avoir fait siens les propos de Mounir Mahjoubi : « Il ne faut pas subir la transformation numérique, mais la mener. Nous allons préparer nos citoyens à réaliser les transitions dont nous avons besoin ». C’est elle en effet, qui pilote ce nouveau projet. L’objectif est de permettre une fluidité parfaite de l’information et des partages de documents tout en garantissant « des échanges sécurisés, chiffrés de bout en bout, sans dégradation de l’expérience utilisateur ». In fine, cette application ne sera pas seulement disponible pour les ministères, des collectivités pourront aussi l’utiliser. Elle sera compatible avec n’importe quel terminal mobile ou poste de travail, d’État ou personnel.

    Ce dernier point sera le « gros plus » de l’application puisque jusqu’à maintenant l’installation des applications comme WhatsApp ou Telegram n’était pas possible sur les téléphones mobiles professionnels.

    Via un communiqué de presse, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique a souligné qu’avec cette nouvelle solution française, « l’État montre sa capacité à travailler en mode agile pour répondre à des besoins concrets en utilisant des outils en open source et à très faible coût de développement. Le partage d’informations de manière sécurisée est essentiel à la fois pour les cabinets mais aussi pour avoir un dialogue plus fluide avec les administrations ».

    Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas à une start up d’Etat que l’on doit ce projet mais à New Vector, une startup Franco-Britannique. Le mode opératoire reste cependant le même : 3 mois seulement de développement, un coût très limité et déjà une première phase d’expérimentation au sein du Secrétariat d’Etat au Numérique, de la DINSIC et dans les DSI de différents ministères pour améliorer l’outil.

    Concrètement, l’application s’appuiera sur le logiciel open source Riot, qui implémente le standard ouvert Matrix. Ces derniers sont également utilisés par des acteurs privés comme par exemple Thalès, « ce qui a conduit les équipes à se rapprocher pour garantir l’interopérabilité des outils et coopérer dans le développement du logiciel libre source ».

    La DINSIC précise d’ailleurs que « ce standard d’échanges de messages instantanés a déjà retenu l’attention d’autres États tels que les Pays-Bas et le Canada, avec qui (elle) collabore étroitement ». Le projet mobilise également le savoir-faire de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI),  des DSI du ministère des Armées et du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.