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    L'actu des associations

    [En direct du Congrès de l’AMF] Edouard Philippe : « On n’a pas le droit de reculer devant le bien que l’on peut faire »

    Lorsque les désaccords semblent profonds, il est souvent utile de rappeler ce qui nous rassemble et les valeurs que nous partageons. C’est en somme ce qu’a essayé de faire le Premier Ministre, citant avec justesse Balzac et Hugo. Loin du discours de méthode sur un nouvel acte de la décentralisation, tant attendu par les maires, Edouard Philippe a ouvert la porte à un travail partenarial avec les élus.

    « Les Premiers de Corvée »

    Qu’il semble loin le temps du hashtag « balance ton maire ». De fait, la crise des gilets jaunes a eu pour vertu, sans aucun doute, de remettre les communes, ces petites Républiques au sein de la Grande, et leurs édiles, au cœur de la start up France. Rien n’a changé et pourtant, ce 102ème congrès est bien différent du précédent. Le rapport de force n’est plus le même. Mais loin d’avoir eu à faire son mea culpa, le Premier Ministre semble surtout avoir su s’affranchir et imposer avec le temps sa propre méthode. Ainsi, à l’expression « premiers de cordée », Edouard Philippe a préféré s’adresser aux maires, « les premiers de corvée ».

    Quelle méthode pour le nouvel acte de décentralisation ?

    Comme nous l’avait annoncé François Baroin mardi matin dans un petit temps d’échange avec quelques journalistes, l’AMF ne veut pas perdre de temps. Malgré ce temps de campagne, elle va donc continuer son travail et construire une stratégie indispensable pour un nouvel acte de la décentralisation. Le but ? Pouvoir mettre sur la table, dès le lendemain des prochaines élections municipales, un certain nombre de propositions. L’association se donne d’ailleurs le droit de faire des propositions y compris sur ce qui concerne la déconcentration. Edouard Philippe, loin de fermer la porte, dit attendre les fruits de cette réflexion.

    Parce que la confiance ne s’obtient que par les actes

    Et parce que la confiance ne s’obtient que par les actes, le premier Ministre a voulu montrer dans son discours des réalisations déjà concrètes, permettant la différenciation des territoires. Ardennes, Bretagne, Creuse, Nièvre, voilà en effet autant de territoires qui ont, il est vrai, déjà signé des contrats avec l’Etat. Et le locataire de Matignon de poursuivre : «  je suis convaincu que c’est avec le dialogue que nous pourrons apporter des réponses concrètes à des problématiques particulières ». Le Premier Ministre là encore se tourne vers les maires : « Comment garantir la différenciation tout en gardant nos valeurs d’Egalité et de Fraternité ? Quel est le bon niveau de différenciation ? »

    « Elles ont visé juste parce qu’elles viennent des maires » 

    Autres exemples avec le dispositif d’action Cœur de Ville et l’Agenda Rurale. Le premier, pensé par Jacques Mézard (dont l’expérience d’élu local n’est pas à prouver), est un dispositif souple et adapté aux problématiques des villes moyennes. Les propositions du second ont « visé juste parce qu’elles viennent des maires ». L’ancien édile du Havre a rappelé que la « discussion fut vive » au début, la méthode, « c’est à Vanik Berberian qu’on l’a doit ».

    6000 agents d’Etats dans les territoires

    De ce discours, on ne retiendra pas vraiment de nouvelles mesures. Edouard Philippe a néanmoins insisté sur certaines déjà annoncées. La création de l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires marque ainsi un changement de fonctionnement. Elle s’appuiera sur les préfets locaux qui seront « les premiers maillons » et les « porte d’entrée ». Autre exemple, des services de l’Etat aujourd’hui sur Paris vont être relocalisés dans des villes de l’Hexagone car «quand on est un service de l’Etat, on peut s’installer partout ».Pas moins de 6000 agents seront ainsi concernés.

    « Il y a beaucoup de Mr Madeleine parmi vous »

    Autres exemples présentés comme autant d’outils mis à disposition des maires, les petits commerces des centres bourgs pourront bénéficier d’une exonération fiscale. Et de conclure, citant un passage des Misérables de Victor Hugo : « On n’a pas le droit de reculer devant le bien que l’on peut faire …Il y a beaucoup de Mr Madeleine parmi vous ».