Esport : Depuis Cherbourg, la Région Normandie transforme l’essai
Rare sont les semaines où l’Esport ne fait pas l’actualité en France. La preuve une fois encore en Région Normandie. Début mars, l’exécutif régional s’est en effet rendu au Village Numérique de Cherbourg-en-Cotentin ; un lieu déjà reconnu dans le domaine, pour signer officiellement une convention avec la Fédération France Esports. L’occasion pour Paroles d’élus de faire le point sur les différents outils mis en place par la Région pour soutenir cette jeune filière sportive.
Esport, difficile de passer à côté
Pas besoin de Coupe du Monde pour voir les effectifs exploser. En effet, comme le révélait l’édition 2023 du Baromètre de France e-sport, la population globale de personnes qui s’intéressent à l’esport ne cesse d’augmenter. Elle compte « 11,8 millions internautes de 15 ans et plus, soit une hausse de 1 million par rapport à 2022 ». Sur ce chiffre, on estime que 5.8 millions de ces personnes sont exclusivement des individus qui regardent des compétitions de jeux vidéo tandis que 4.7 millions sont des personnes qui « regardent et pratiquent l’e-sport ». Enfin, on trouve désormais ce que l’on qualifie de « Esportifs Amateurs ». On regroupe sous ce terme les internautes qui déclarent « jouer à des jeux vidéo permettant d’affronter d’autres joueurs simultanément, qui participent à des parties classées et qui se sont inscrits à au moins une compétition organisée de jeux vidéo au cours des douze derniers mois.
Bientôt la première fédération sportive en France ?
Or, ce qui frappe, c’est la progression constante du nombre justement de « Esportifs Amateurs ». Avec 0,3 million de joueurs supplémentaires par rapport à l’an dernier, on estime que cette catégorie dépasse désormais les 2.3 millions de personnes en France. À titre de comparaison, ce chiffre est le même que celui de la Fédération Française de football, première fédération sportive en France par son nombre d’adhérents. De quoi donner envie de voir grand…
Une antenne régionale de France Esport
Côté collectivités, on suit avec intérêt la progression de l’Esport et on souhaite accompagner sa professionnalisation. C’est le cas en Normandie qui après une période d’étude et d’expérimentation, a souhaité poursuivre le déploiement d’une véritable politique pour le développement de l’Esport en Normandie. Cela passe tout d’abord par la poursuite du partenariat engagé depuis 2023 avec France Esports autour de la structuration et de l’animation du réseau des acteurs normands de l’Esport. Ainsi, une antenne régionale de France Esport Normandie a pu être ouverte en février 2024. Et une soixantaine de structures esportives sont recensées en Normandie.
Soutenir les événements fédérateurs
Cet accompagnement passe également par un soutien aux événements Esport d’envergure en Normandie. Concrètement, la Région soutient par exemple le Gaming Rouen. Cet événement Esport grand public a lieu chaque année en janvier au Kindarena à Rouen. Le Collectif Normand du Jeu vidéo en assure l’organisation.
4 structures accompagnées
Parallèlement, les élus régionaux ont voté la création d’un dispositif de soutien au développement de lieux de pratique encadrés. Ainsi, 4 structures ont déjà été accompagnées par la collectivité. On trouve le Pavillon à Ouistreham, la Communauté de communes Caux Austreberthe en partenariat avec l’association Color Esport à Barentin, l’Université de Rouen Normandie et enfin le Village Numérique de Cherbourg-en-Cotentin. Et c’est justement dans ce dernier lieu que s’est rendu le Président de la Région Normandie, Hervé Morin, le 7 mars dernier pour signer officiellement une convention de partenariat avec la Fédération France Esports.
8 500 visites l’an dernier
À Cherbourg, on se réjouit de ce soutien. En effet, comme l’expliquait le Maire de Cherbourg-en-Cotentin Benoît Arrivé à nos confrères de la Presse de la Manche : « Le Village numérique compte aujourd’hui 550 inscrits. Il a reçu plus de 8 500 visites l’an dernier. Des jeunes joueurs encadrés par les membres de l’association Gamepad. Il y a aussi des habitants qui fréquentent le Village Numérique pour régler un problème d’ordre numérique. C’est devenu un lieu où se crée du lien social et du vivre ensemble. Le lieu est désormais clairement identifié comme les dix autres espaces numériques au sein de l’agglomération ».