XXIVème Assises de l’Apvf entre « désir » et « « Blackout territorial »
Plus de 400 Maires de Petites Villes de métropole et d’outre-mer se réunissaient ces 15 et 16 septembre à Dinan en Bretagne pour les XXIVe Assises de l’APVF. Si cette nouvelle édition avait pour thématique « Des Petites Villes nommées Désir ? », les élus ont souhaité alerter le gouvernement sur le risque de « Blackout territorial » provoqué par le coût de l’énergie…
Des villes à tailles humaines
Ce congrès avait tout pour être un moment de fête. C’était en effet l’occasion pour les élus présents de se réjouir collectivement du dynamisme des villes membres de l’association des Petites Villes de France. En effet, les français, ces dernières années, aspirent de plus en plus à vivre dans ces collectivités qualifiées de « petites » mais qui se révèlent être surtout en fait « à taille humaine ».
Des villes ambidextres
Partenaire de l’événement, Paroles d’Élus est allé en amont des Assises , à la rencontre de plusieurs maires pour en savoir plus sur ce modèle de vie recherché. Il en ressort quatre vidéos qui sont venues illustrer les différentes tables rondes de ce congrès. La première d’entre elle avait pour thème « Retour en grâce des petites villes: Mythe ou réalité? ». Comme le résume Christine Bost, Maire d’Eysines : « Qualitativement, on sait que nos communes sont assez recherchées parce qu’elles sont un peu ambidextres. Ce sont des communes qui ont à a fois un niveau de service publique assez dense et puis qui ont su préserver leur qualité de vie et les espaces de respiration qui sont nombreux. Sur notre commune,’nous essayons de préserver, et de privilégier. Ça fait véritablement parti de notre stratégie d’aménagement de la commune depuis de nombreuses années ».
Bien vivre dans les petites villes : comment mieux répondre aux besoins
Autre séquence et autre temps fort, il fut aussi question du « Bien vivre dans les petites villes », avec cette interrogation « Comment mieux répondre aux besoins et préparer l’avenir ? Pour Jean-Michel Perret, Maire de Saint Hilaire de Brethmas ; « nous sommes partis dans notre commune de l’idéal de l’autonomie énergétique et alimentaire mais aussi de ce que l’on pourrait appeler « la Dolce Vita »; c’est-à-dire de ne pas perdre sa vie et son temps dans les transports en commun et de pouvoir avoir cette chance la, de pouvoir travailler, de vivre, de vivre le quotidien donc sur sa commune au maximum ou sur les communes limitrophes pour aller travailler, faire ses courses du quotidien, ses loisirs culturels, sportifs, etc. » .
Reconquête industrielle(…): Concilier le possible et le souhaitable
Il fut éqalement question durant les échanges de cette première journée de « la Reconquête industrielle et de la Revitalisation des centres-villes » avec en fil conducteur cette question ; « comment concilier le possible et le souhaitable ? ». Sur ce point, Anthony Zilio,
Maire de Bollène explique : « le maire n’est plus un Maire en tant que tel mais un gestionnaire de l’aménagement, un aménageur d’espaces pour faire en sorte de faire respecter les équilibres, un développement pas trop rapide pour faire en sorte de préserver l’essentiel, c’est-à-dire finalement la vie des gens et leur confort. »
Vers la sobriété foncière (…) densité heureuse dans les petites villes
La thématique de la sobriété́ foncière fut largement abordée lors de la dernière table ronde de ce jeudi 15 septembre avec l’exemple de la ville du Trait. Patrick Callais, Maire de cette commune de Seine-Maritime de 5200 habitants résume ainsi l’un de ces projet de réhabilitation : « en 2020, nous sommes entrés dans un appel à projets de l’Éducation Nationale afin de réorganiser notre réseau scolaire. Nous avons une école que nous avons fermée avec un potentiel de 5000 m2 en termes de surface au sol et de 1700 m2 de bâtiment ».
« Que les habitants puissent se les réapproprier »
Et de poursuivre ; « dans le cadre de la sobriété foncière justement, nous travaillons sur la réhabilitation complète du lieu. À la fois la partie cours d’école et la partie arrière où était le restaurant scolaire. Ils vont être réaménagées, renaturées, de telle manière que les habitants puissent se les réapproprier, sachant que ce bâtiment à terme, doit devenir un bâtiment de services publics ».
Un risque de « Blackout territorial »
Mais malgré tous ces témoignages enthousiasmant, ces petites villes sont aussi fragiles. Et c’est pourquoi les élus ont adopté à l’unanimité une résolution alertant le gouvernement au risque de « Blackout territorial ». Celui-ci « pourrait se traduire par une diminution importante du niveau de services publics – crèche, piscine, équipements sportifs et culturels… – et un effondrement du niveau de l’investissement local, empêchant les collectivités territoriales de répondre aux urgences sociales et environnementales auxquelles sont confrontés nos concitoyens ».
Ne pas casser le fruit des efforts fournis
L’APVF appelle donc à ; « une prise de conscience forte de la part du gouvernement et à une amplification des politiques publiques en direction des Petites Villes. Ils demandent notamment la prise de décisions urgentes dans le domaine du coût de l’énergie, de la désertification médicale et de la revitalisation des Petites Villes ».