E-tourisme : Dans le Gers, « le bonheur est dans l’après »
Les touristes seront-ils aux rendez-vous cet été ? Dans le Gers en tout cas, les acteurs du secteur ont mis les bouchées doubles pour ne pas se faire oublier. Et le meilleur allié pour y arriver est sans doute le numérique. Pour en savoir plus, Paroles d’Elus a pu poser quelques questions à Gisèle Biémouret, Député du Gers et Présidente du comité départemental du tourisme Destination Gers.
Paroles d’Elus – La crise sanitaire a-t-elle fait évoluer votre stratégie touristique ?
Gisèle Biémouret – Elle n’a pas changé en elle-même puisque nous avions déjà une stratégie touristique basée sur le numérique avant cette crise. En revanche, nous avons amplifié les fréquences de publication pendant le confinement et multiplié le nombre de vidéos avec des messages adaptés. Je dirais donc plutôt qu’il y a eu une montée en puissance de l’usage numérique. Nous avons pu réinventer chaque jour son utilisation. Concrètement, nous avons gardé les différentes cibles touristiques que nous avions définies et notre travail a consisté à contrebalancer le risque que les touristes fidèles et potentiels nous oublient. Aussi, en plus de nos propres réseaux, nous avons beaucoup travaillé pendant le confinement avec des Tour Operator et avec la presse.
Pde- Comment avez-vous justement amplifié votre impact sur le numérique ?
GB- Nous avons par exemple adapté notre site internet. Celui-ci a été modifié ainsi que les contenus publiés pendant la période de confinement par des images véhiculant de la sympathie et des encouragements mais aussi des messages de professionnels. Ce sont des choses que nous n’avions pas forcément l’habitude de faire. Autre exemple spécifique à Instagram, nous avons encouragé les habitants à partager quotidiennement les plus belles « cartes postales » du Gers grâce à des photos prises depuis leur fenêtre, et diffusées avec le hashtag « #FenêtresurleGers ».
Au début du déconfinement, l’enjeu était de publier des images rassurantes et de faire la promotion d’offres accessibles avec des messages ciblés en fonction des zones géographiques. Les réseaux sont aussi un outil simple pour mettre en place, comme nous l’avons fait, différents jeux concours. Ces messages se sont organisés autour de plusieurs slogans avec des hashtag « #Explore monGers » en lien avec les 100 km, « #Rendez-vous heureux » et « #le bonheur est dans l’après » en référence à celui déjà utilisé auparavant » #Le bonheur est dans le Gers ». Enfin, nous faisons la promotion d’un outil numérique déjà très utilisé par nos touristes, le Passeport Privilège.
Pde- Ce passeport numérique Privilège est-il pour vous un outil important pour la reprise du tourisme dans le Gers ?
GB- Indéniablement. Le Passeport Privilège du CDT Destination Gers est au coeur du plan de reprise et de soutien aux activités touristiques départementales élaboré en partenariat avec le Conseil Départemental du Gers. Nous souhaitons donner à cet outil une envergure encore plus forte, pour aider tous les secteurs d’activité, que ce soit l’hébergement et la restauration mais aussi le secteur des loisirs, de la culture et du patrimoine ou encore les producteurs.
Concrètement, ce passeport numérique peut être utilisé dans la totalité du Département du Gers. Il fidélise les touristes grâce à une sélection d’avantages, d’offres avec réductions, de gratuités ou cadeaux de bienvenue. Il permet d’accéder à des remises mais surtout il est tourné plutôt vers la marque le Petit d’Artagnan conçu pour les familles. C’est donc un outil départemental d’accompagnement des professionnels essentiel pour booster la fréquentation touristique !
Pde – Quelles sont les spécificités touristiques de votre Département ?
GB- Nos visiteurs reconnaissent au Gers une véritable destination de campagne et un art de vivre, c’est ce qui fait de notre Département une destination si particulière. Nous travaillons beaucoup avec des questionnaires de satisfaction qui sont distribués par nos offices du tourisme et nous essayons de répondre à la demande qui nous est faite afin de viser plusieurs profils.
Dans le panel type de nos touristes, nous avons beaucoup de trentenaires qui recherchent de la culture et du patrimoine mais aussi des familles, des amateurs de vins et de plus en plus d’adeptes du slow tourisme à tout âge. L’éco tourisme est de plus en plus recherché.
Nous avons par exemples des routes de campagne qui sont magnifiques et uniques. Ainsi, si l’absence d’autoroute peut être perçu dans certains domaines comme un handicap, pour le tourisme c’est une chance d’avoir un département préservé. C’est un atout et notre clientèle reconnaît et apprécie le nombre d’activités et de loisirs accessibles à tous, pour tous. A l’instar de Vincent Lindon, fidèle du Département du Gers, qui un jour m’avait témoigné que s’il a « l’habitude de voyager énormément, les plus belles routes, c’est dans le Gers qu’il les a connus ».
Pour soutenir ces offres, nous avons des clubs affinitaires, les bons crus d’Artagnan pour le vin, Terra pour l’éco tourisme, le petit d’Artagnan tourné vers les familles.
Pde- Les retombés, en termes d’audience, sont-elles déjà au rendez-vous ?
GB- En effet, nous venons par exemple de réaliser une campagne vidéo de 3 petits clips sur tous les réseaux sociaux. Ce dispositif s’appuie sur Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest ou encore Youtube. Plus de 3, 2 millions de personnes ont ainsi été touchées. Notre objectif est de rassurer les touristes potentiels en insistant sur le fait que si certains font le choix des plages bondées cet été, nous proposons de grands espaces. Notre force, encore une fois, c’est justement d’avoir un environnement préservé. On y pratique aussi bien les ballades à pieds qu’en VTT ou à cheval…