Contre la fracture numérique, la région Centre – Val de Loire s’engage
Près de 20% des français ne savent pas utiliser un ordinateur et sont de facto exclus de beaucoup de démarches. Ce mal porte maintenant un nom, l’illectronisme. Pour apporter des réponses concrètes à la fracture numérique, la région Centre-Val de Loire est la première collectivité à signer une charte avec l’État.
Une dématérialisation à marche forcée ?
Mi-janvier, le défenseur des droits a rendu public un rapport baptisé « Dématérialisation et inégalité d’accès aux services publiques ». Sur plus de 70 pages, Jacques Toubon alerte, grâce à de nombreux exemples, sur le risque de fractures à venir pour notre société à cause de la dématérialisation. En effet, d’ici 2022, l’accès à tous les services publics se fera via le numérique. Et de souligner notamment que le processus se fait à « marche forcée ». Pour lui, il faut mieux prendre en compte les difficultés « bien réelles d’une partie de la population et des besoins spécifiques de certaines catégories d’usagers ».
Première région à signer cette charte
Pour autant, nombreuses sont les collectivités engagées depuis longtemps dans des démarches d’inclusion numérique. Dernière exemple à Tours le 24 janvier dernier. Le secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi et le président de la Région François Bonneau ont signé la charte « Territoire France connectée pour un numérique inclusif ». La Région Centre-Val de Loire est la première à faire cette démarche.
Des actions concrètes sur le terrain
Ce déplacement en Région entre-Val de Loire a permis au Secrétaire d’Etat de découvrir les différents acteurs engagés sur le terrain. Parmi les structures et associations rencontrées, les « promeneurs du net » ont été particulièrement salués. Grâce à ce dispositif, 300 jeunes issus de quartiers prioritaires ou du milieu rural peuvent se former au numérique.
Traduire cette charte en concret
Pour le secrétaire d’Etat, cette charte doit « concrètement et rapidement se traduire en faits afin de changer le quotidien des français qui en ont besoin. Elle a été pensée avec beaucoup de pragmatisme. Elle signifie que la Région, en avance sur certains sujets consolidera les structures existantes. Cela veut dire également qu’elle souhaite franchir une nouvelle marche en se donnant les moyens de réussir de nouveaux défis d’inclusions. Pour tout le monde, le numérique doit être une chance ».
Coordonner les initiatives
De son côté, François Bonneau a rappelé que le risque de fracture était double. S’il est en effet générationnel, il correspond surtout aujourd’hui à des différences d’accès au savoir. Sans prise en compte des territoires et des personnes, « nous aurons d’un côté « les sachants ». Ces derniers ont la possibilité de vivre dans la société du futur. De l’autre côté, ceux qui seront définitivement recalés ». Cette charte permettra aussi de mieux coordonner les initiatives privées et publiques.