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    Inclusion

    Les Plombiers du Numérique essaiment partout en France

    Les Plombiers du Numérique

    Les Plombiers du Numérique. Ce nom ne vous dit peut-être encore rien. Pourtant, ces écoles d’un nouveau type se multiplient à grande vitesse sur tout le territoire. Paroles d’Elus est allé à la rencontre de son fondateur, Florian du Boys.

    Comment avez-vous eu l’idée de créer Les Plombiers du Numérique ?

    Suite à la vente rachat en 2014 de la société Neo Telecoms, dont j’étais dirigeant, j’ai souhaité soutenir des projets de développement social ou économique. Nous avons donc créé avec mon épouse, un fond de dotation baptisé Impala Avenir. Ce dernier intervient essentiellement en Haïti et en Afrique Subsaharienne dans le financement de projets d’autonomisation des plus démunis.

    Nous voulions également agir en France et monter nos propres projets. Le sort des jeunes déscolarisés de 18 – 25 sans qualification a particulièrement attiré notre attention. En effet, on estime chaque année en France à près de 100 000 le nombre de jeunes qui abandonnent leurs études (dont la moitié disparaissent des radars de l’Etat). Cela représente plus de 1,5 millions de jeunes sans avenir.

    Je savais de mon ancienne activité que des métiers d’avenirs comme ceux  des infrastructures numériques (déploiement fibre, datacenter, smart city) avaient beaucoup de mal à recruter. Nous avons donc eu l’idée de créer des dispositifs capables de créer des passerelles courtes entre ces jeunes et le monde des entreprises  avec un job à la clé, en partenariat avec des acteurs reconnus de l’insertion comme les Écoles de la Deuxième Chance ou la Fondation des Apprentis d’Auteuil.

    N’existe-t-il pas déjà des structures de formation sur l’ensemble du territoire ?

    Oui, il existe bel et bien de nombreuses structures de formation aux métiers de la fibre sur le territoire. Mais ces dernières ont beaucoup de mal à recruter. Les raisons sont multiples : prérequis nécessaires pour intégrer les écoles (permis de conduire, savoir être) ou encore formation très théorique inadaptées aux publics en insertion. Aujourd’hui, on estime que les formations traditionnelles de ce type ne sont remplies qu’à hauteur de 60%.

    Quels sont les particularités des plombiers du numérique ? Comment fonctionnent vos structures ?

    Les Plombiers du Numérique proposent en partenariat avec ses partenaires de l’insertion une formation rapide et non diplômante de 500 heures incluant remise à niveau, apprentissage du métier du geste et stages en entreprises, qui débouchent généralement sur un emploi stable…

    Au moment de l’embauche, on observe forcément une période d’adaptation durant laquelle les jeunes et les entreprises doivent en quelque sorte s’adopter. Mais très rapidement, on s’aperçoit que les différences entre les jeunes passés par Les Plombiers du Numérique et les autres employés s’atténuent avec le temps. Notre taux de sortie positive est d’environ 70%. Parallèlement, nous aidons également les jeunes à acquérir certaines habilitations nécessaires mais aussi à passer leur permis.

    Quel est le coût de ce type d’école ?

    Les Plombiers du numérique peuvent rapidement être mis en place. L’investissement le plus onéreux concerne la création d’un plateau technique pour 80 000€ environ. Ce montant est pris en charge par Impala Avenir et des fondations partenaires. Des industriels, comme Telenco, nous soutiennent également. Le coût de chaque formation est quant à lui d’environ 4000 euros, sans compter les habilitations et le permis.

    Une partie de cette somme est assumée par les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) en charge de collecter les obligations financières des entreprises en matière de formation professionnelle ou par les Conseils Régionaux.

    À quel rythme déployez-vous de nouvelles structures ?

    En septembre 2017, nous avons ouvert en expérimentation une première école à Chelles en Seine-et- Marne. Chaque année, 45 jeunes se forment grâce à 3 sessions de 3 mois. Très vite, nous avons cherché un modèle qui soit facilement duplicable. Parallèlement, nous avons étudié les besoins en main d’œuvre dans tous les territoires.

    Grâce à l’implication des professionnels et des collectivités ou encore de la fédération Infranum, d’autres écoles de ce type ont ouverts rapidement à Marseille et Bordeaux, avec Les Apprentis d’Auteuil mais aussi à Lyon, Chalons en Champagne et Romans.

    Quels sont les projets en cours ?

    Nous préparons le lancement de nouvelles formations dans le Var, en Guadeloupe et en Corrèze et en avons 5 autres dans les cartons. Chaque fois qu’une collectivité, un acteur du monde social ou une entreprise nous sollicite, nous étudions la faisabilité du dossier.

    Nous cherchons à adapter nos formations au contexte particulier de chaque collectivité qui souhaite nous accueillir. Aussi, nous identifions les métiers du geste en tension sur le territoire. Le département de Seine-Saint-Denis regroupe la majorité des gros acteurs du DataCenter en France. Nous avons décidé d’y monter un module de technicien Data Center, ce qui est une formation à ce jour pédagogiquement inexistante ou il faut tout construire. Demain nos terrains d’investigation sont smart city (système de régulation de la ville intelligente) et la maison connectée.