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Sommaire de l’article
    Les entretiens
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    Journée Expert sur l’IA : questions à Céline Colucci, Déléguée générale des Interconnectés  

    En 2024, les interconnectés souffleront leur 15ème bougie. Si l’association reste fidèle à sa mission première ; celle d’accompagner la transformation numérique des collectivités ; son champ de réflexions s’est considérablement élargi ces dernières années au gré de l’arrivée de nouvelles technologies et d’usages innovants. Ainsi, ce jeudi, l’association organisait une « journée Expert » sur le thème « Les collectivités mobilisent l’IA au service des projets environnementaux ». Pour en savoir plus, nous avons pu poser quelques questions à Céline Colucci.

    Paroles d’élus : En 15 ans, votre association est devenue un acteur important pour les collectivités. Pouvez-vous nous rappeler sa genèse et les raisons de sa création ?

    Céline Colucci : Les Interconnectés est une association fondée au départ par 2 associations nationales de collectivités, Intercommunalités de France et France Urbaine.

    Ces deux associations ont voulu mutualiser leurs moyens respectifs afin d’accompagner plus efficacement la transformation numérique, en priorité de leurs adhérents, avec une structure dédiée. Voilà pourquoi nous sommes, depuis le départ, centrés sur la question des usages et sur l’impact local de la transformation numérique.

    Cette genèse a un impact sur notre manière de travailler. Ainsi, dans notre fonctionnement, nous avons la particularité d’avoir une commission numérique des élus, commune avec ces 2 associations. Celle-ci, comme son nom l’exprime très clairement est constituée d’élus locaux. L’organisation et les objectifs de nos différents travaux y sont établis. Les élus fixent les grandes orientations et peuvent le cas échéant intervenir et dialoguer avec l’État notamment sur l’ensemble des réformes qui nous touchent.

    Autre particularité qui en découle, on retrouve parmi nos adhérents, des collectivités membres, là encore, des Intercommunalités de France et de France Urbaine. Mais nous avons aussi des adhérents complémentaires.

    Depuis 15 ans, nous nous efforçons de proposer ensemble des solutions concrètes fondées sur le partage, l’intelligence collective et la proximité de l’usager. Les Interconnectés, c’est donc avant tout un réseau mais aussi une plateforme d’échanges, un centre de ressources et un espace de partages physiques et numériques.

    Paroles d’élus : Quels sont les différentes rencontres et temps forts que vous proposez à vos membres ?

    Céline Colucci : Nous proposons des rendez-vous tant à l’échelle nationale que régionale. Ainsi, notre principal temps fort est notre Forum annuel. Il a toujours lieu au premier trimestre de l’année. Le prochain se tiendra dans la Métropole Aix Marseille Provence les 3 et 4 avril prochain.

    Nous avons également tout au long de l’année ce que nous appelons les Territoir’Prod. Ces réunions permettent de faire travailler les agents et les directions de services sur les grands axes stratégiques portés par l’association.

    La vie des interconnectés, c’est aussi tout un volet événementiel. Nous organisons pour cela plusieurs rencontres chaque année. Ce sont nos « journée Expert », à l’instar de celle qui s’est déroulé le jeudi 8 février en Ile-de-France. Organisée en collaboration avec Ecolab, elle avait pour thème “ Les collectivités mobilisent l’IA au service des projets environnementaux”.

    Paroles d’élus : Comment avez-vous construit justement cette « journée Expert » ?

    Céline Colucci : Toutes nos journées Experts sont construites autour d’une thématique spécifique. Chacune d’elles est conçue de manière à proposer un vrai temps de partage. Mais il s’agit aussi d’échanger sur les expertises de chacun et de faire des retours d’expérience. C’est aussi un format que nous voulons itinérant. Ainsi, l’an dernier, nous avons été accueillis dans 5 collectivités à savoir ; Montpellier, le Mans, Pau, Paris et Strasbourg.

    Si ces journées sont bien évidemment ouvertes à tous nos adhérents, les expériences passées nous ont montré que ce format permet d’avoir une émulation locale.

    Pour la journée du 9 février, nous nous sommes appuyés sur le partenariat que nous menons avec le ministère de l’Environnement et Ecolab. Au programme, nous avons eu par exemple en introduction un retour sur le dernier Observatoire Data Publica avec un zoom sur la partie intelligence artificielle. L’intervention de M. Priol nous a permis de remettre en perspective les chiffres clés de cette étude. Il est d’ailleurs très intéressant de noter que si ce travail a tout juste 7 mois, il a semblé nécessaire à son Président, de remettre à jour certaines données. Tout va extrêmement vite dans ce domaine.

    La matinée s’est poursuivie par une table ronde. Celle-ci avait pour objectif d’exposer et de confronter les points de vue des territoires, mais aussi des industriels et des institutionnels. C’est pourquoi nous avions convié auprès des collectivités, des entreprises et des start-ups qui proposent aujourd’hui des solutions mobilisables dans le cadre des appels à projets lancés au côté national. L’objectif était aussi d’associer les acteurs de la recherche pour élargir la communauté. Un autre temps fort de cette journée a été le Master Class qui est venu conclure la matinée. Ce format permet de donner des points d’informations avec les données environnementales qui existent. En effet, nos journées, avant d’être dans la prospective, se doivent aussi d’être pratico pratiques.

     Paroles d’élus : Consacrer cette journée à l’IA, ce n’est donc pas un effet de mode ?

     Céline Colucci : C’est au contraire pour nous un sujet essentiel. Le conseil d’administration a adopté l’année dernière une feuille de route sur 3 ans sur le sujet. Ce plan d’action est intitulé « intelligence associée des territoires ». L’IA fait désormais partie de nos sujets de prédilection au même titre que l’inclusion, la cybersécurité et la data. Je pourrais aussi citer la transformation des métiers et le numérique responsable . Depuis 2023, l’IA est donc un sujet de travail en soi. Nous la traitons avec toujours en tête cette question : « comment mettre l’intelligence artificielle au service des projets de territoire ?». Sur le terrain, il est intéressant de constater que les collectivités sont nombreuses à recourir à l’IA. Et le plus souvent, c’est avec un objectif environnemental. Assurément, il va y avoir une montée en puissance en 2024 et 2025.