Avec Jérôme Tré-Hardy pour tout savoir sur la stratégie cyber en Bretagne

En matière de cybersécurité, la Région Bretagne n’est certainement pas la dernière. Elle se distingue en effet par son engagement précoce et une stratégique claire et ambitieuse dans le domaine. Jérôme Tré-Hardy, Conseiller régional en charge du numérique et de la cybersécurité, revient pour Paroles d’élus sur les initiatives et les défis qui façonnent cette ambition régionale.
Paroles d’élus : Pouvez-vous nous parler de l’importance de la cybersécurité en Bretagne et de son lien avec l’histoire numérique de la région ?
Jérôme Tré-Hardy : La Bretagne est souvent décrite comme une terre de cyber, issue de son histoire autour des numériques et des télécoms. Dès qu’il y a numérique, il y a risque cyber, et donc nous sommes tous concernés. Nous avons eu la chance d’avoir cette intuition politique dès 2012, de l’ancien président de région, Jean-Yves Le Drian, et ensuite de l’actuel président de région, Loïg Chesnais-Girard. Ils ont fait en sorte d’avoir cette politique pour créer un écosystème extrêmement dense en Bretagne autour du monde des entreprises, de la formation, de l’enseignement supérieur, de la recherche, et aussi avec une présence militaire extrêmement forte. Cette présence dialogue avec le monde civil et fait que nous avons cet écosystème d’une grande richesse qui nous permet de faire rayonner la Bretagne au niveau national et européen.
Paroles d’élus : Quels sont les trois grands piliers de la stratégie du Conseil régional de Bretagne en matière de cybersécurité ?
Jérôme Tré-Hardy : Le Conseil régional de Bretagne a une stratégie qui s’articule autour de trois grands piliers. Le premier pilier, c’est fédérer : fédérer l’écosystème pour rayonner au niveau national et européen. Le sujet de la formation, puisqu’on a besoin de former des femmes et des hommes aux métiers de la cyber, d’autant plus à un moment où il y a un sujet de féminisation et de faire en sorte que les jeunes se tournent plus vers les métiers scientifiques, numériques et donc de cybersécurité. Et faire savoir, c’est diffuser la culture cyber dans la société, travailler à une cyber-hygiène numérique pour faire en sorte qu’au final, pour nous, pour le territoire, toutes les Bretonnes et Bretons, toutes les citoyennes et citoyens soient protégés face à ce risque cyber.
Paroles d’élus : Pouvez-vous nous en dire plus sur la présence de la Bretagne au salon du FIC cette année ?
Jérôme Tré-Hardy : Ça fait 10 ans que nous sommes présents sur le salon du FIC. Nous sommes, pour la première année, sous le pavillon de Bretagne Cyber Alliance, une association qui réunit globalement tous les acteurs de la cybersécurité en Bretagne et qui porte également le label du campus cyber territorial. Sur le pavillon Bretagne Cyber Alliance, nous avons la chance d’accueillir les différentes collectivités du territoire breton que sont Brest, Lannion, Vannes, Lorient ou encore Rennes. Nous avons également la chance d’accueillir des start-ups, et ceci est un de nos rôles : pouvoir embarquer avec nous ces jeunes pousses pour leur donner de la visibilité, leur permettre d’accéder à cet événement majeur de la cyber en France et puis après de pouvoir grandir. Nous avons d’anciennes start-ups qui étaient présentes sur le salon et qui ont maintenant leur propre stand, donc qui ont grandi.
Paroles d’élus : Quelle est l’importance économique de la filière cyber pour la Bretagne ?
Jérôme Tré-Hardy : La filière cyber est une filière économique extrêmement structurante pour la Bretagne. C’est 8 000 à 10 000 emplois, 170 entreprises, 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Donc, c’est effectivement une opportunité forte pour le territoire et pour le développement économique du territoire