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Sommaire de l’article
    Édito L'actu des associations

    Aux vœux de Villes de France avec… Gil Avérous

    Moment de retrouvailles par excellence, les vœux sont toujours l’occasion pour les associations d’élus partenaires de Paroles d’élus de donner le “la” sur les différents dossiers en cours tout en esquissant les priorités pour 2025. Ce mercredi 15 janvier, l’association Villes de France a donc convié élus et partenaires au siège des Caisses d’Épargne pour lancer 2025 comme il se doit. L’occasion pour Paroles d’élus de poser quelques questions à son Président, Gil Avérous.

    Paroles d’élus : Lors de vos vœux, vous avez tenu à remercier vos collègues d’avoir “conduit la barque” en votre absence…

    Gil Avérous : En effet, j’avais à cœur de remercier tous mes collègues du conseil d’administration de Villes de France. Ils se sont organisés pour faire en sorte que l’association continue son activité lorsque j’étais ministre des Sports. J’ai tenu à les remercier car ils ont conduit la barque et continué de porter les sujets.

    Paroles d’élus : Votre participation au précédent gouvernement vous a-t-elle rassuré sur les enjeux liés au budget et à la contribution des collectivités ?

    Gil Avérous : Le budget demeure une préoccupation majeure car nous manquons toujours de visibilité. Néanmoins, alors que les discussions reprennent sur le projet de loi de finances, on voit que les positions et arguments de Villes de France ont porté leurs fruits. Les arbitrages des prochaines semaines devraient permettre de limiter les impacts sur nos villes moyennes, ces villes qui financent une grande partie de l’investissement local avec des projets d’envergure.

    L’arrivée au gouvernement d’Éric Lombard, que nous connaissons tous pour sa présidence de la Caisse des Dépôts et Consignations. Nous avons l’espoir que sa bonne connaissance de nos collectivités puisse peser dans les arbitrages. Il mesure sans doute mieux que personne l’impact que nous avons en termes d’investissement, de fonctionnement des entreprises, de marchés publics et de croissance économique. Car, oui, les villes moyennes portent une part importante de la croissance nationale.

    À travers lui, il me faut saluer également Olivier Sichel, qui assure l’intérim, et que nous connaissons tout particulièrement grâce à la Banque des Territoires. Leur rôle auprès des collectivités, avec un appui constant et une parfaite connaissance de nos réalités et de notre quotidien, est essentiel.

    Paroles d’élus : Quels ont été les principaux dossiers portés par votre association l’an dernier ?

    Gil Avérous : Les sujets sur lesquels nous nous sommes mobilisés étaient nombreux. Le logement, par exemple, était au cœur de nos préoccupations. Jean-François Debat l’a d’ailleurs rappelé lors de son intervention : un travail important a été mené avec Guillaume Kasbarian et transmis à Patrice Vergriete. Aujourd’hui, ce travail se poursuit avec Valérie Létard, une ministre qui connaît bien le sujet du logement et qui fait référence dans ce domaine.

    La question du logement est essentielle, car elle touche directement à l’équilibre territorial et à l’égalité d’accès pour nos concitoyens. Quand on ne peut plus se loger à un prix raisonnable près de son lieu de travail, cela devient une injustice ressentie comme insupportable. Cela alimente des revendications, des frustrations et un sentiment d’inégalité territoriale.

    La sécurité est un autre point crucial. Les attentes des citoyens à ce sujet sont immenses, et la place des polices municipales dans ce dispositif soulève des débats. Les visions divergent, notamment sur l’armement ou le rôle des officiers de police judiciaire. Nous devons avancer de manière partenariale et pragmatique pour offrir des solutions adaptées aux réalités locales.

    Paroles d’élus : Qu’en est-il du programme Action Cœur de Ville ?

    Gil Avérous : Le commerce et la revitalisation des centres-villes restent des sujets majeurs. Avec le programme Action Cœur de Ville, nous avons constaté des avancées significatives, notamment en matière de redynamisation commerciale. Les données démographiques de 2024 montrent que les villes bénéficiaires d’Action Cœur de Ville enregistrent une hausse de population supérieure à la moyenne nationale. Cependant, le commerce reste fragile. Nous travaillons sur la problématique des locaux vacants, des taxes commerciales et sur une meilleure maîtrise foncière pour offrir aux maires des outils adaptés. Le cas des Galeries Lafayette, avec les procédures récentes devant le tribunal de commerce, illustre ces défis. Nous avons mené un travail de proximité ville par ville, magasin par magasin, en collaboration avec la Banque des Territoires et les responsables ministériels concernés.

    Paroles d’élus : Allez-vous reprendre cette année votre Tour de France dans les villes membres de votre association ?

    Gil Avérous : En effet, je poursuivrai en 2025 le Tour de France initié lors de ma prise de fonction, afin de rester en lien avec les territoires, les élus, les entreprises et les associations. Ces visites permettent de mieux comprendre les besoins et de porter des actions concrètes à l’échelle nationale.

    Paroles d’élus : Sans présumer de l’avenir, 2025 sera-t-elle selon vous une année particulière ?

    Gil Avérous : C’est en tout cas, de fait, la dernière année complète de ce mandat. En cela, nous devons également nous préparer à la fin de ce mandat en réfléchissant à nos projets, à nos équipes, et aux moyens nécessaires pour poursuivre nos ambitions. L’année à venir sera sur bien des points décisive.

    Votre question est l’occasion pour moi de revenir sur un autre sujet, à tort perçu comme secondaire par nos concitoyens, celui du statut de l’élu local. C’est une problématique quotidienne pour nous. Les questions de responsabilité, d’incompatibilité ou encore les risques liés à certaines prises d’intérêts, notamment dans des politiques d’énergies renouvelables, nous mettent parfois en difficulté, bien malgré nous. Ces problématiques soulignent l’urgence de reprendre les travaux sur le statut de l’élu local pour aboutir à des propositions concrètes.

    L’an dernier, nous avons reçu Violette Spillebout, qui nous a présenté les réflexions conduites à l’échelle parlementaire sur ce sujet. En perspective des municipales de 2026, il est impératif de rassurer les élus et de garantir des conditions d’exercice adaptées. Je vois déjà des collègues, parfois à leur premier mandat, qui envisagent de ne pas se représenter. Ils se sentent usés, malgré leur bonne volonté, par un système qui les met en difficulté. Cela peut conduire à une baisse du niveau de compétence parmi les candidats, car ceux qui pourraient apporter leur expertise choisissent parfois de ne pas se lancer, privilégiant une carrière dans le secteur privé.