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    Retour sur… l’Université du THD 2022

    « Une filière menacée mais pleine d’avenir ! ». S’il y avait un seul message à retenir de la dernière édition de l’UTHD qui s’est déroulée à Toulouse ces 5 et 6 octobre, c’est sans doute celui-ci. Alors que plus de 1500 acteurs de l’aménagement numérique du territoire étaient réunis pour cette grande messe annuelle du secteur, cet événement a permis d’aborder sans détour « les difficultés court terme à lever et d’envisager les défis à venir après le plan France THD ».

    Toutes les interviews réalisées sont à retrouver ici 

    Un dialogue entre toutes les parties prenantes

    Choisir la Haute-Garonne pour accueillir l’Université du Très Haut Débit relevait pour ainsi dire d’une certaine évidence. En effet, le département va achever sa couverture fibre d’ici 3 mois. Un exploit donc et qui selon les organisateurs souligne l’importance, « d’un dialogue entre toutes les parties prenantes ; industriels, collectivités, institutionnels et gouvernement ». Or, réunir tous les acteurs de ce chantier national titanesque, c’est l’un des enjeux, réussi cette année encore par l’UTHD.

    L’objectif de 80% de fibre en France sera tenu

    Mais petit arrêt tout d’abord sur l’état d’avancement du Plan France Très Haut Débit. A ce jour, plus de 32 millions de prises sont déployées et près d’une sur 2 est raccordée. L’objectif de 80% de fibre en France d’ici la fin 2022 sera donc tenu. Cette Université aurait pu, sur le papier tout du moins, être « simplement » un « satisfecit » pour la filière. Loin s’en faut, la Fédération, par la voix de son Président, Philippe Le Grand, se devait d’alerter le gouvernement sur deux difficultés majeures qui viennent ternir ce bilan.

     

    « Un risque non négligeable de péril industriel »

    La première tient au contexte inflationniste, qui comme pour bon nombre d’autres domaines industriels, impacte fortement ces derniers mois le coût des matériaux comme celui de l’énergie. Pour Philippe Le Grand, nous sommes face à « un risque non négligeable de péril industriel ». Du côté du gouvernement, le Ministre Jean-Noël Barrot, qui est intervenu en visio le premier jour, a rappelé le cadre du plan national d’aides en la matière, tous secteurs confondus. Mais derrière ce message, la Fédération ne peut que comprendre « qu’aucune adaptation aux spécificités du secteur (NDLR : non indexation des contrats de sous-traitance notamment) ne semble envisagée ».

    « Renforcer la collaboration pour faire face ensemble »

     

    Présente à Toulouse, la Présidente de l’ARCEP, Laure de la Raudière a souhaité insister sur le « besoin de tous les acteurs de la filière pour réussir dans le temps ». Et sur ce point justement, l’intervention de Chrystel Heydeman, a été saluée. Pour la Directrice générale du groupe Orange, la solution sera en effet de : « renforcer la collaboration pour faire face ensemble ». « Cette main tendue à tous les acteurs de la chaîne industrielle » a été soulignée par le Président de la fédération.

     

    « Un véritable effort de revalorisation de la filière »

    Parallèlement, la deuxième difficulté est plus structurelle et impose, selon les termes du communiqué de presse d’InfraNum « un véritable effort de revalorisation de la filière ». Il s’agit bien évidemment des problématiques liées au Mode STOC et aux conséquences d’une sous-traitance en cascade. Sur ce point, Laure de La Raudière martèle la priorité ; « Tous les acteurs de la chaîne doivent être correctement rémunérés pour le travail réalisé ». Jean-Noël Barrot abonde d’ailleurs dans ce sens en annonçant « vouloir créer un groupe de travail sur le partage de la valeur d’ici la fin de l’année ».

     

    Quid du financement des raccordements complexes ?

    Mais atteindre 80% de déploiement de la fibre dici la fin de l’année amène aussi 3 questions majeures pour un avenir proche. Première d’entre elles concerne le financement de la complétude. Évaluée par InfraNum et l’Avicca à 3 milliards €, elle concernera des raccordements jugés complexes ou longs, et mix technologique et sera une étape inévitable « pour garantir l’égalité avec du très haut débit pour tous et partout ».

    Financer l’enfouissement d’une grande partie des réseaux

    Durant cette université, il fut aussi beaucoup question de la résilience du réseau. Là encore indispensable pour garantir la pérennité des réseaux dans le temps, elle nécessitera l’enfouissement d’une grande partie des réseaux. Pour Antoine Darodes, cette étape devrait reposer sur « un plan collectif à moyen terme » alors que 53% du réseau est à ce jour aérien.

    Vers une solidarité entre tous les français

    Le dernier point concerne « la solidarité entre tous les français et entre tous les territoires – ruraux et urbains– pour lesquels l’équation économique n’est pas la même. Si cette question n’est pas nouvelle en soi, les réponses sont de plus en plus attendues.

    L’avenir en 3 mots : égalité, pérennité, solidarité

    Mais comme le résume Patrick Chaize, au-delà des freins opérationnels, qui seront indiscutables levés, cette nouvelle infrastructure numérique ouvre la voie à de larges perspectives, tant sur les usages que sur les territoires connectés et durables. Pour le Président de l’Avicca en effet, « ce réseau a des vertus et des intérêts mais il faut intégrer certains enjeux cruciaux dont l’inclusion numérique et la mesure de l’impact environnemental ».

    Toutes les interviews réalisées sont à retrouver ici