3 questions à Jérôme Notin, Directeur de Cybermalveillance.gouv.fr

En excellente compagnie, Paroles d’élus vous invite, depuis le FIC 2025, à faire le point sur l’état de la menace cyber. Nous avons l’honneur en effet d’échanger avec Jérôme Notin. Le Directeur Général du GIP ACYMA et responsable de Cybermalveillance.gouv.fr a répondu à nos questions. De l’assistance aux victimes de cyberattaques avec le service 17 Cyber aux défis posés par le cyberharcèlement des élus, découvrez les initiatives concrètes mises en place pour renforcer la sécurité numérique en France.
Paroles d’élus : Pourquoi avez-vous choisi de participer au FIC cette année ?
Jérôme Notin : Nous sommes présents au FIC notamment parce que de nombreuses collectivités participent. Nous sommes également présents sur des salons plus professionnels, comme le Salon des Maires. Aujourd’hui, nous proposons différentes choses, par exemple sur les aspects de prévention des contenus spécifiques que nous réalisons avec nos membres pour les collectivités.
Paroles d’élus : Pouvez-vous nous en dire plus sur le service 17 Cyber ?
Jérôme Notin : Le 17 Cyber est un nouveau service que nous avons lancé le 17 décembre dernier pour aider les collectivités lorsqu’elles sont victimes d’actes de cybermalveillance. Comme le numéro de la police que l’on appelle en cas de problème, le 17 Cyber doit devenir le nouveau réflexe des Français victimes de cyberdélinquance. Pour cela, le ministère et Cybermalveillance.gouv.fr mettent également à disposition, en complément du site 17cyber.gouv.fr, un module 17 Cyber qui peut être directement intégré à des sites Web afin de rendre accessible au plus grand nombre ce nouveau service de diagnostic et d’assistance aux victimes.
Paroles d’élus : Quels sont les principaux enseignements de votre rapport d’activité pour 2024 ? Avez-vous identifié de nouvelles menaces l’an dernier ?
Jérôme Notin : Nous avons publié la semaine dernière notre rapport d’activité sur l’année 2024. Très bonne nouvelle : pour la première fois, nous avons une baisse des demandes d’assistance des collectivités, en particulier sur les rançongiciels. Ces derniers causent des catastrophes en chiffrant les réseaux. Par contre, il y a également une mauvaise nouvelle : nous avons détecté une augmentation très importante des phénomènes de cyberharcèlement des élus, que ce soit par les agents des collectivités ou par les administrés. Nous sommes en lien avec le Centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (CALAE), un centre du ministère de l’Intérieur qui assiste les élus. Il nous indique que 24 % des agressions sont de nature numérique, dans le cyberespace. Nous allons travailler avec eux pour produire des contenus à destination des élus afin d’anticiper cette menace vraiment importante, qui peut avoir des conséquences majeures.