L’IGN dévoile son Atlas 2025 : l’innovation cartographique pour armer les territoires face aux inondations

L’édition 2025 de l’atlas « Cartographier l’anthropocène » a été dévoilée ce 9 septembre. On y découvre comment l’Institut géographique national mobilise ses données et technologies pour équiper les collectivités d’outils inédits de prévision et gestion du risque inondation. Une démarche qui s’inscrit pleinement dans les objectifs du 3e Plan national d’adaptation au changement climatique.
Des outils technologiques au service de l’anticipation territoriale
Saviez-vous que plus de 70 % des communes françaises ont déjà été déclarées en état de catastrophe naturelle pour ruissellement et coulées de boue ? Rien d’étonnant donc si l’édition 2025 de l’Atlas est dédié au risque inondation. L’IGN et ses partenaires déploient en effet des innovations remarquables, à l’instar du LIDAR HD. Ce dernier permet désormais une cartographie 3D précise du territoire. « C’est un véritable jumeau numérique de la France et de ses territoires qui se construit », explique Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN. Le futur dispositif ouvrira la voie aux simulations multithématiques. Ces technologies révolutionnent l’approche préventive des collectivités. « En révélant les différents lits d’un cours d’eau et les zones qui seraient touchées par une crue selon sa hauteur, la cartographie 3D de la France, qui se construit au sein du programme LiDAR HD, en est une belle illustration », précise Sébastien Soriano.
Quatre axes stratégiques pour une résilience renforcée
L’atlas structure sa réflexion autour de thématiques essentielles. Les chapitres « Inondation & risque », « Inondation & aménagement du territoire », « Inondation & crise » et « Inondation & coopération » offrent un panorama complet. Cette approche globale accompagne les élus dans leurs décisions d’aménagement et de gestion de crise. « Nous devons développer la culture du risque dans notre pays et mieux prévenir, en particulier le risque d’inondation », souligne Agnès Pannier-Runacher en éditorial de ce document .
Une cartographie revisitée pour mieux comprendre les enjeux
L’atlas met à l’honneur des représentations inédites du risque inondation. Le cartographe Perrin Remonté imagine par exemple la France avec ses bassins versants au cœur de l’organisation territoriale. Une autre carte réalisée avec la technique du cyanotype met en évidence le risque de submersion marine d’une commune du Finistère à l’horizon 2100. Ces nouvelles approches visuelles facilitent la compréhension des phénomènes par les décideurs locaux. « Si l’anthropocène nous met ainsi au défi, nous disposons d’un atout maître sur la voie de l’adaptation et d’une meilleure prévention des risques : la donnée », affirme Sébastien Soriano.
Des partenariats opérationnels pour une réponse d’urgence optimisée
La collaboration avec Vigicrues illustre également cette démarche pragmatique de long terme. L’IGN réalise ainsi des prises de vue aériennes lors d’inondations majeures. Ces données permettent de cartographier précisément l’emprise des crues et d’améliorer les modélisations futures. « Grâce à elle nous pouvons identifier la nature et l’ampleur du risque inondation à un endroit donné, gérer au mieux le temps de la crue pour en limiter les dégâts, et imaginer les aménagements les plus efficaces pour éviter de futures catastrophes », explique le directeur général de l’IGN.
Un outil pédagogique pour sensibiliser et former
Le cahier « Radioscopie du risque inondation » complète cette approche technique. Il reprend les fondamentaux géographiques et climatiques du phénomène. « J’ai tenu à ce que l’on intègre la résilience dans la reconstruction, l’urbanisme et les politiques d’aménagement », précise Agnès Pannier-Runacher. L’atlas participe ainsi à cette mutation des pratiques territoriales face au défi climatique. Cet outil facilite la compréhension des enjeux par tous les acteurs territoriaux, élus comme techniciens.
Pour accéder à l’Atlas 2025, c’est par ici.