Baromètre Ipsos : Les petites villes séduisent toujours les Français
Selon le 4ème Baromètre Ipsos 86 % des citoyens gardent une image positive de ces territoires. Néanmoins, l’accès aux soins et à l’emploi reste problématique.
Pour la quatrième année consécutive, l’ANCT, l’APVF et la Banque des Territoires ont confié à Ipsos la mesure de l’attractivité des petites villes via un baromètre. Cette enquête, menée en mai 2025 auprès de 1 000 Français et 800 habitants de communes du programme « Petites villes de demain », confirme une tendance durable.
Un plébiscite qui se maintient au fil des baromètres Ipsos
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 86 % des Français déclarent avoir une opinion positive des petites villes. Ce score reste stable par rapport aux précédentes vagues (89 % en 2021, 88 % en 2024). Par ailleurs, cette bienveillance traverse tous les profils sociaux. L’attractivité progresse également. 85 % des répondants estiment que ces territoires attirent de plus en plus de nouveaux habitants. Un chiffre en hausse de deux points par rapport à 2024. Plus révélateur encore : 62 % des non-résidents envisagent de s’y installer un jour. Cette aspiration touche particulièrement les jeunes et les diplômés.
Nature et proximité au cœur des atouts
Ce regard favorable repose sur des fondamentaux solides. Les Français associent spontanément les petites villes à un meilleur contact avec la nature (63 %). Ils y voient aussi des relations sociales de qualité (42 %) et un niveau de sécurité plus élevé (37 %). Certains aspects progressent dans l’opinion publique. La vie associative gagne 6 points tandis que l’offre de commerces s’améliore de 7 points. Ces évolutions traduisent une perception de plus en plus dynamique de ces communes à taille humaine.
Le développement du télétravail renforce cette dynamique. De même, la recherche de tranquillité et la sensibilité environnementale alimentent cet engouement. Ainsi, les petites villes s’imposent comme une échelle de vie rassurante.
Des défis persistants malgré les progrès
Cependant, des fragilités demeurent. Dans les communes accompagnées par « Petites villes de demain », les habitants saluent les aménagements réalisés. Mais les attentes restent fortes sur plusieurs sujets cruciaux. L’offre de soins constitue une préoccupation majeure. 43 % des habitants perçoivent une dégradation dans ce domaine. L’accès au logement inquiète également : 31 % estiment qu’il s’est détérioré.
L’emploi représente un autre enjeu de taille. 41 % des moins de 35 ans pointent ce frein à l’installation. Paradoxalement, 76 % des répondants se disent confiants dans leurs chances de trouver un travail dans une petite ville.
L’État attendu au tournant
Face à ces défis, l’attente vis-à-vis des pouvoirs publics est claire. 93 % des Français estiment nécessaire de soutenir davantage l’évolution des petites villes. Le programme « Petites villes de demain », lancé en 2020, accompagne déjà plus de 1 600 communes.
François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire, souligne les résultats tangibles. Avec 3,7 milliards d’euros engagés, le programme concerne 7,3 millions de Français. « Prolonger ce programme, c’est renforcer cette dynamique », affirme-t-il.
Dans un communiqué, Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la Ruralité, se félicite de la poursuite annoncée par François Bayrou le 13 juin dernier. Christophe Bouillon, président de l’APVF, insiste sur la nécessité d’aller « jusqu’au bout » des programmes de revitalisation.
Un modèle d’avenir face aux mutations sociétales
Ce baromètre révèle finalement une aspiration profonde des Français. Dans un contexte de crises successives, les petites villes apparaissent comme des territoires d’opportunité. Elles répondent à la quête d’un mode de vie plus équilibré et ancré localement. Néanmoins, pour concrétiser durablement cette attractivité, l’enjeu dépasse la seule valorisation d’image. Il s’agit désormais d’accompagner la transformation concrète de ces territoires. Cela passe par une réponse publique à la hauteur des attentes légitimes exprimées par les citoyens.
