Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) : les retardataires n’auront pas de mot d’excuse

À l’approche de la rentrée scolaire 2027-2028, les établissements scolaires doivent se conformer à de nouvelles exigences réglementaires en matière de Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS). Si l’échéance peut paraître lointaine, mieux vaut anticiper.
Philippe Jauneau, dirigeant de Citélécom, revient pour Paroles d’élus sur les enjeux de cette mise en conformité et les solutions technologiques disponibles pour garantir la sécurité des élèves et du personnel en cas de risque majeur ou d’intrusion. L’anticipation et l’instauration d’une véritable culture du risque sont essentielles pour répondre efficacement à ces nouvelles exigences.
Paroles d’élus : En France, nous avons une affection particulière pour les acronymes. À l’instar des PPMS. De quoi s’agit-il et qu’est-ce qui va changer concrètement ?
Philippe Jauneau : Les Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) sont des dispositifs visant à protéger les personnes présentes dans les établissements scolaires en cas de risque, notamment d’attentat ou d’intrusion. Ces plans incluent des moyens pour informer silencieusement ou par des signaux sonores de la présence d’un danger. Cela peut se faire via des haut-parleurs connectés ou des messages envoyés sur les téléphones des enseignants. La récente évolution des obligations réglementaires impose aux établissements scolaires, de la maternelle au lycée, d’adopter un PPMS unifié avant la rentrée de l’année scolaire 2027-2028. Ce plan regroupe les risques majeurs, d’origine naturelle ou technologique. Mais aussi ceux liés aux attentats-intrusions, nécessitant des dispositifs discrets et rapides.
Paroles d’élus : Si le cadre légal impose la mise en place d’un plan, y a-t-il une liberté dans le choix des moyens ?
Philippe Jauneau : En effet, s’il est nécessaire d’avoir des systèmes d’alerte sonores et lumineux, le choix des technologies reste flexible. Les collectivités et chefs d’établissements doivent s’assurer que leurs moyens d’alarme répondent à ces nouveaux risques.
Paroles d’élus : Qu’en est-il du calendrier retenu ?
Philippe Jauneau : Le législateur a fixé comme échéance la rentrée scolaire 2027-2028. Cette échéance peut sembler lointaine, mais le rétro-planning est en réalité serré. Tout plan PPMS doit être déposé au plus tard le 15 juillet précédant la rentrée de septembre. Les autorités compétentes doivent s’y intéresser dès maintenant pour la rentrée prochaine ou au plus tard au printemps 2026 pour la suivante. Dans les deux cas, la notification du marché interviendra le 15 août de chaque année, pour une mise en place des outils et procédures au plus tard sous un mois.
Paroles d’élus : La difficulté réside donc moins dans la technologie, qui est mature, que dans le risque d’engorgement lié aux délais de mise en conformité ?
Philippe Jauneau : Oui, car plus les établissements tardent à se mettre en conformité, plus les prestataires seront sollicités au dernier moment, rendant la mise en place des solutions plus complexe dans les délais impartis. Il est crucial d’anticiper pour éviter une saturation des opérateurs. Dans notre marché de niche, il y a un vrai risque de ne pas pouvoir répondre à toutes les demandes si elles ne sont pas anticipées en partie cette année.
Paroles d’élus : La France est-elle en retard en matière de prévention des risques ?
Philippe Jauneau : La France, comme d’autres pays, a tendance à réagir après la survenue d’un risque plutôt qu’à anticiper. Il est essentiel de développer une véritable culture du risque pour mieux préparer la population. L’objectif est de répondre à une obligation réglementaire. Mais l’enjeu est bien d’améliorer concrètement la capacité de réaction des établissements en cas de crise. C’est donc, à mon sens, l’opportunité de mener une réflexion plus globale sur son dispositif d’alerte et de gestion de crise.
Paroles d’élus : Est-il nécessaire de réaliser des études préalables ? Quelles technologies sont généralement utilisées ?
Philippe Jauneau : Les études préalables ne sont, dans la très grande majorité des cas, pas très complexes. Les établissements scolaires disposent souvent déjà d’un réseau de haut-parleurs. Il suffit d’ajouter des signaux lumineux et de choisir un moyen de pilotage. Ce peut être un réseau LoRa ou des câbles RJ45. Les établissements savent généralement où diffuser l’information, que ce soit dans les classes ou les couloirs. Côté solutions, Citélécom a mis au point un « boîtier Réflex » pour ces situations. Il permet un déclenchement discret et à distance d’une alerte, via une pression sur le bouton de l’appareil ou depuis une télécommande. Déjà déployées dans certains tribunaux judiciaires en France, ces solutions sont reliées à l’automate d’appel qui, lui, envoie immédiatement les messages préenregistrés aux destinataires ciblés et facilite la communication tout au long de la crise.
Paroles d’élus : Pourriez-vous nous en dire plus sur votre société, Citélécom ? Quelle est votre histoire et quels sont vos atouts ?
Philippe Jauneau : Citélécom existe depuis 1990. Nous sommes spécialisés dans les solutions d’alerte à haute disponibilité, hébergées dans des data centers sécurisés. Nos plateformes permettent d’envoyer jusqu’à 410 000 appels par heure, ce qui est crucial pour alerter rapidement une grande population. Nous proposons des solutions à tous les acteurs publics et privés, en charge de la gestion des risques à la population. Nous équipons déjà près d’un millier de collectivités, institutions ou entreprises privées avec notre automate d’appel Téléalerte.