Pour François Bonneau : « le couple Europe-régions est crucial ! »
La Région Grand Est a eu le plaisir d’accueillir à Strasbourg ces 25 & 26 septembre, élus, experts et partenaires de nos collectivités pour le congrès annuel des Régions de France. Un choix qui n’a bien évidemment rien d’anodin. Pour en savoir plus sur l’esprit de cet événement et les messages de ce temps forts, Paroles d’élus a pu poser quelques questions au Président de la Région Centre-Val de Loire, François Bonneau.
Paroles d’élus : Avec tous les événements de l’été, les élections européennes semblent déjà loin derrière pour nous. En vous retrouvant à Strasbourg, le message était-il de rappeler que l’Europe, ce n’est pas seulement au moment des élections ?
François Bonneau : En effet, notre congrès 2024 pour les régions de France a pour thème : « L’Europe, l’heure des régions ». Nous sommes à Strasbourg et avons vraiment envie de situer la relation entre l’Europe et les régions comme une relation porteuse de solutions, à un moment où nos concitoyens doutent de la capacité de réponse nationale.
Que disons-nous ? Nous disons très clairement que les politiques portées par l’Europe, qu’il s’agisse de la transition, de la société de la connaissance, du développement économique, de l’innovation ou de l’emploi, trouvent un relais et un écho considérables à travers les régions. Ces dernières, dans ces domaines, qui portent véritablement à la fois des stratégies et des plans d’action, ont besoin de l’Europe.
Paroles d’élus : Les Français ont-ils selon vous vraiment conscience de l’implication de l’Europe dans leur quotidien ?
François Bonneau : En tout cas, le message que nous faisons passer, c’est que le couple Europe-régions est crucial. Le dire en France, dans un pays qui reste fortement centralisé, où le budget des régions est l’un des plus faibles d’Europe, est d’une profonde actualité. Cela constitue une réponse à la crise de confiance qu’expriment nos concitoyens, et c’est absolument fondamental. C’est ce que nous voulons faire passer aujourd’hui.
Paroles d’élus : Les congrès précédents, il était souvent question d’une grande loi de décentralisation. Ce n’est pas le cas cette année. Est-ce à dire que les élus ont fait « leur deuil » ?
François Bonneau : Nous n’attendons pas une nouvelle loi de décentralisation, étant donné la complexité actuelle de la représentation nationale. La décentralisation suppose qu’une compétence soit donnée à une collectivité territoriale. Bien évidemment, il existe des dispositifs de contrôle, et les collectivités n’ont aucune réserve à ce sujet. Cependant, les projets et les choix relevant de cette compétence doivent être faits avec la rapidité et la proximité nécessaires. Si on ajoute un trop grand nombre de contrôles, on perd l’énergie des politiques. La confiance est donc un élément fondamental au moment où nous cherchons à la restaurer auprès de nos concitoyens.
Paroles d’élus : Vous êtes intervenus lors d’une table ronde où il était question notamment de la bonne utilisation des fonds européens. Quel bilan peut-on tirer ?
François Bonneau : Je fais volontairement un lien avec votre question précédente. Ce que nous voulons, c’est que ce qui est déjà posé en matière de décentralisation. Notamment que la gestion des fonds européens, soit pleinement reconnu. Depuis 2004, ces fonds sont confiés aux régions. Je me souviens des discussions avec le président Hollande à l’époque : on nous a confié la responsabilité, et aujourd’hui, nous sommes à quasi 100 % de bonne utilisation des fonds européens. Les régions prouvent chaque jour que, lorsqu’elles gèrent ces fonds, ils vont directement aux territoires, avec efficacité et transparence. C’est cela, la vraie démocratie.
Si nous voulons que l’image de l’Europe reprenne véritablement des couleurs pour nos concitoyens, il faut que les politiques européennes se traduisent dans leur quotidien. Pour cela, le rôle central des régions est indispensable.