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    Handireality utilise la réalité virtuelle pour sensibiliser aux handicaps au travail

    Pour sa 8ème édition, Inclusiv’Day a réuni le 10 avril dernier à la Défense Arena plus de 5300 participants. Organisé par le groupe de presse « Les Échos- Le Parisien » cet événement est l’occasion de découvrir de nombreuses solutions numériques, à l’instar de Handireality. Pour en savoir plus, Paroles d’élus est allé à la rencontre de Jean-Baptiste Thiry, Responsable du Développement et des Opérations chez Kajuci.

     

    Paroles d’élus : Quelle solution proposez-vous pour sensibiliser aux handicaps dans le monde du  travail ?

    Jean-Baptiste Thiry : Kajuci, la société qui a créé Handireality, est un cabinet de conseil sur le handicap. Nous proposons des ateliers de sensibilisation au handicap aux collectivités et entreprises. Grâce à la VR, les salariés valides peuvent se mettre dans la peau d’une personne en situation de handicap, dans un contexte de travail, pendant une vingtaine de minutes. Le but, c’est bien sûr de mieux comprendre l’autre en vivant 25 minutes dans ses baskets, pour mieux après accueillir un client ou un collègue en situation de handicap.

    Paroles d’élus : Comment est né Kajuci ?

    Jean-Baptiste Thiry : L’histoire de Kajuci, c’est au départ celle d’une personne qui travaille dans le handicap depuis vingt ans. Malgré les années, le constat reste toujours le même et ça l’a mis en colère. La sensibilisation est souvent faite par des associations. Et souvent, il n’y a pas les moyens nécessaires pour le faire bien. Ou alors, c’est fait par des boîtes de communication qui ont des gros moyens, mais il n’y a pas vraiment d’âme derrière…

    Paroles d’élus : Comment avez-vous créé le contenu de votre solution Handireality ?

    Jean-Baptiste Thiry : Nos sensibilisations sont conçues avec des personnes en situation de handicap, qui sont quand même les mieux placées pour en parler. C’est basé sur leur vécu en entreprise. Donc, ce qu’on fait vivre aux gens, c’est du vécu, ce ne sont pas des clichés, c’est de la vraie réalité virtuelle. Vous êtes immergé dans un monde totalement recréé, un monde virtuel total à chaque fois, dans un contexte de travail, pendant une vingtaine de minutes. Vous incarnez une personne atteinte d’un type de handicap à choisir parmi plusieurs : des handicaps plus connus comme le handicap moteur, visuel, ou auditif, mais aussi des handicaps totalement invisibles comme le handicap psychique ou l’autisme. C’est là que la réalité virtuelle prend tout son intérêt, parce qu’on est dans la tête de la personne handicapée.

    Paroles d’élus : Combien de personnes peuvent suivre un atelier en même temps ?

    Jean-Baptiste Thiry : Concrètement, notre solution est vraiment à la carte. Chaque animateur peut animer une session avec 10 personnes maximum. Et on peut faire jusqu’à 7 groupes dans une journée. Mais selon les besoins, on peut même venir à plusieurs formateurs. Chacun des participants dispose d’un casque. Parce qu’il y a une demi-heure de réalité virtuelle de mise en situation. Après quoi, il y a une demi-heure d’approfondissement théorique où on a l’occasion de faire voler en éclat un maximum d’idées reçues. On donne des chiffres et des notions qui font réfléchir et de démystifier le mot : qu’est-ce que c’est d’être en situation de handicap ?

    Paroles d’élus : Quels sont les principaux atouts de votre solution Handireality ?

    Jean-Baptiste Thiry : L’intérêt pour les entreprises et les collectivités est multiple. Les ateliers créent tout d’abord un climat de confiance propice au dialogue. Parmi les retours d’expériences les plus récurrents et les plus encourageant pour nous concernent les personnes en situation de handicap. Ces derniers nous témoignent que ce climat de confiance leur donne envie de parler de ce qu’ils vivent avec leurs collègues. Ils ressentent moins de préjugés et ont plus envie de se déclarer.

    Un autre aspect important est financier. Nous solliciter permet en effet à ces structures de baisser certaines contributions. Ces actions de sensibilisation sont totalement déductibles de la contribution que la collectivité doit au FIPH. Donc, si la contribution est assez conséquente, cette action ne peut rien coûter à la collectivité.

    Pour retrouver toutes les interviews réalisée lors du dernier Inclusiv’Day, c’est par ici.