Focus sur Envie2Resilience avec Patricia ACENSI-FERRE
eLe 8 février dernier, l’association Envie2Resilience organisait les 3èmes Rencontres Nationales des Acteurs de la Résilience Professionnelle à l’Ecole Nationales des Mines à Paris. En présence de Cynthia Fleury, Philosophe, Jean-Louis Borloo, ancien Ministre et Thibaut Guilluy, Directeur général de France Travail, cet événement a permis de réunir l’ensemble des acteurs majeurs de la résilience pour poser les bases d’une démarche scientifique participative et robuste. Nous avons pu rencontrer sa fondatrice, Patricia ACENSI-FERRE.
Paroles d’élus : Pourquoi avoir fondé Envie2résilience ?
Patricia ACENSI-FERRE: L’idée d’Envie2Resilience depuis le début, de toute manière, c’était ça : se dire que, puisque la vulnérabilité est tabou, partageons des récits qui racontent autre chose que « tu es foutu », « tu n’as pas la bonne adresse », « tu n’as pas le bon âge », « tu n’as pas le bon physique », « tu n’as pas le bon diplôme ». Clairement, la question de la rencontre est absolument centrale. J’avais une petite citation qui m’a pas mal tenu, d’ailleurs, pendant la période qui est passée, et qui dit : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Parfois les rendez-vous sont agréables, parfois les rendez-vous sont désagréables. Quoi qu’il en soit, ma conviction, mon éthique, mon expertise, elle s’est forgée au gré de peut-être aujourd’hui des milliers de rencontres et d’échanges que j’ai eus.
Paroles d’élus : L’idée d’Envie2Resilience peut-elle s’appliquer aussi aux territoires ?
Patricia ACENSI-FERRE: Les territoires de résilience, ils sont partout où l’on est, en fait. La résilience a été repérée comme étant dans le top 3 des compétences par le Forum économique mondial. La résilience, elle se construit comment ? Elle se construit dans l’adversité. Quand j’ai tout perdu, quand je n’ai pas ce qu’il faut. Je développe de la créativité et mets de l’énergie. Je mets du courage. Ce n’est pas le sujet de « je suis une grande entreprise. Je suis une petite entreprise. Je suis manager. Non. La seule égalité entre nous tous, elle se situe à cet endroit de la vulnérabilité.
Paroles d’élus : Cette journée du 8 février organisé par Envie2Resilience était donc ouverte à tous ?
Patricia ACENSI-FERRE: En effet, on s’est réunis le 8 février à l’École des Mines de Paris avec cette volonté, justement, de décloisonner l’ensemble des acteurs de la résilience professionnelle qui agissent sur le terrain, sur les territoires, quelle que soit la géographie, quelle que soit la cause de l’adversité, mais qui innovent, expérimentent et cherchent à faire cette démonstration que la vulnérabilité, en fait, ce n’est pas simplement une charge ou un coût. La vulnérabilité, elle est aussi une opportunité de remettre de la fraternité, de refaire du lien, de remettre du dialogue social dans le monde de l’entreprise.
Nous n’avons pas envie de sonner l’alarme. La résilience, c’est une approche profondément positive. On regarde le verre à moitié plein, même si on a conscience que le verre est aussi à moitié vide. Nous avons l’occasion, effectivement, de voilà, de sensibiliser le monde du travail, de poser des marqueurs forts avec une démarche scientifique. C’est cette invitation qui est faite, en fait, à l’ensemble des participants et au-delà, de pouvoir partager leur récit de résilience, de pouvoir partager des accompagnements qu’ils ont conduits et qui ont donné leurs fruits, d’alerter aussi et de permettre aussi aux organisations publiques, privées, collectivités, des entreprises de dire, « bah, en fait, moi j’ai envie de m’engager, j’ai envie d’essayer de voir, voilà, comment on peut cultiver la résilience dans ma boîte ».
Paroles d’élus : Avoir comme parrain Jean-Louis Borloo est une grande chance…
Patricia ACENSI-FERRE: Clairement, la présence de Jean-Louis Borloo, évidemment, à nos côtés, était vraiment très importante. Et cela à différents niveaux. Tout d’abord parce que Jean-Louis Borloo illustre la résilience des territoires. Celle qui s’est exprimée à Valenciennes. Mais évidemment aussi car il fut Ministre de l’Emploi et de la Cohésion sociale. Pour nous la résilience aujourd’hui, c’est un levier de cohésion sociale. C’est un levier de dialogue social. Donc, on était honoré, effectivement, qu’il puisse être grand témoin lors de cette journée. Et puis il nous a offert de partager à la fois son regard sur ce qu’il a entrepris et, en même temps, la manière dont il regarde l’avenir du monde du travail.