L’ADEME et l’ARCEP donnent des 1ères pistes pour améliorer l’empreinte environnementale du numérique
Après 18 mois d’une mission commune confiée par le Ministère de la Transition écologique et celui de l’Économie, des Finances et de la Relance ; l’ADEME et l’Arcep ont rendu mercredi 19 janvier le fruit de leur réflexion. L’objectif ? mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France mais aussi identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire. Explications.
Explosion inédite des usages numériques
Au sortir du premier confinement qui a vu une explosion inédite des usages numériques depuis le télétravail, jusqu’à l’école à la maison en passant par l’adhésion massive aux téléconsultations médicales ; le gouvernement a confié aux deux institutions que sont l’ADEME et l’ARCEP, une mission sur l’empreinte environnementale du numérique en France.
Répondre aux objectifs à horizon 2030 et 2050
Pourquoi cette thématique ? S’il est souvent perçu comme positif car créateur de croissance et de nouveaux modèles économiques, le numérique est pourtant responsable de 2,5 % de l’empreinte carbone de la France. Or ce pourcentage, loin d’être stable, est en forte croissance. Côté ministères, on précise que cette mission doit permettre d’accompagner la prise de décision dans le cadre des objectifs à horizon 2030 et 2050 de la Commission européenne et des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris.
Définir des leviers d’actions
Ainsi, pour les deux organisations, l’enjeu était tout autant de « qualifier l’empreinte environnementale actuelle des réseaux fixes et mobiles, avec des projections en 2030 et 2050 » ; que de « quantifier l’empreinte environnementale du numérique sur l’ensemble du système (équipements, réseaux, centres de données) et en prenant en compte les usages des particuliers et des entreprises ; mais aussi de ; « définir des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour réduire cette empreinte.
Quelle méthode choisir ?
Se lancer dans un tel travail de titan nécessite bien évidemment une méthodologie rigoureuse qui évalue l’impact environnemental du numérique dans son ensemble. C’est pourquoi, l’ADEME et l’Arcep ont choisi la méthodologie dite « ; « de l’Analyse du cycle de vie (ACV) ». Et les 2 organismes de préciser que cette approche « repose sur des normes internationales et des référentiels publics ». Concrètement, elle est « multicritère, car les impacts environnementaux du numérique ne se réduisent pas aux émissions de gaz à effet de serre ». Ainsi, cette évaluation de l’impact environnemental du numérique repose sur 11 indicateurs environnementaux en plus de son empreinte carbone ;
Appréhender ces systèmes complexes
Autre atout, elle est qualifiée de « multi-étapes » et cela afin ; « d’intégrer les impacts générés lors de toutes les étapes du cycle de vie des équipements ; mais aussi « multicomposants ». Tout l’intérêt est en effet « d’appréhender ces systèmes complexes composés d’une multitude d’équipements ayant chacun des cycles de vie propre ».
Quels principaux enseignements ?
Premier enseignement tiré de ces études, « les terminaux (et en particulier les écrans et téléviseurs) sont à l’origine de 65 à 90 % de l’impact environnemental ». Autre point sans doute trop lointain pour les consommateurs ; « parmi tous les impacts environnementaux; l’épuisement des ressources énergétiques fossiles; l’empreinte carbone; les radiations ionisantes; liés à la consommation énergétique, ainsi que l’épuisement des ressources abiotiques (minéraux et métaux) ressortent comme des impacts prédominants du numérique ».
La fabrication est la principale source d’impact
Enfin, de toutes les étapes du cycle de vie des biens et services considérées, la phase de ; « fabrication est la principale source d’impact, suivi de la phase d’utilisation, concentrant souvent à elle deux jusqu’à 100 % de l’impact environnemental ».
Des obstacles à lever ?
Si elle permet de chiffrer plus précisément l’impact du numérique, cette étude n’est pas une baguette magique. D’ailleurs, ses auteurs confirment « la complexité de l’exercice » et identifient ; « les obstacles les plus structurants à lever afin d’améliorer la quantification de ces impacts, ainsi que les pistes d’actions pour les réduire ». Bref, il ne s’agit que d’une première étape d’un chantier à plus long terme. Aussi, sur la base de ces premiers travaux, l’ADEME et l’Arcep ont également lancé une analyse prospective des impacts du numérique à 2030 et à 2050 sur la base des 4 scénarios ADEME. Les résultats sont prévus pour mai 2022.