A Saint Etienne, le projet Capacity Sainté imagine les EPN de demain
1800. Voici le nombre de tiers lieux recensés par la mission conduite par Patrick Lévy-Waitz dans son rapport « Faire ensemble pour mieux vivre ensemble », remis en septembre 2018. Depuis, ce nombre n’a cessé de croître. Sous ce terme, on rassemble aussi bien des espaces de coworking, des fablab, des maisons de service au public, des microfolies ou encore des campus connecté. Pionnier en matière d’inclusion, les EPN sont quant à eux près de 4500 et ont pour certains déjà vu passer plusieurs générations d’ordinateurs. Aussi, la ville de Saint-Etienne, grâce au projet expérimental Capacity Sainté, réfléchit avec ses habitants à ce que pourront être justement ces espaces demain. Explications.
Capacity Sainté, un projet unique en son genre
Fort de ses 14 Espaces de pratiques numériques déjà existants, la ville de Saint-Etienne planche depuis 2016 sur une nouvelle génération d’EPN via le projet Capacity Sainté avec le centre social Le Colibri à la Cotonne-Montferré et le soutien de la Caf. Cette expérimentation, de portée nationale ; vise, comme l’explique la mairie ; « à repenser la pratique numérique en ne la limitant plus à des salles informatiques fermées, mais en lui donnant, bien au contraire, une place plus adaptée aux usages et aux besoins des Stéphanois, dans des espaces de convivialité partagés et ouverts sur le quartier, type tiers-lieux. Une philosophie qui passe par la sensibilisation de tout le personnel afin que le numérique ne reste pas uniquement l’apanage d’un médiateur spécialisé ».
A St Etienne, on expérimente et on adapte
Ainsi depuis janvier 2018, en plus de l’EPN déjà existant au Colibri, deux ordinateurs sont désormais à disposition du public à l’accueil du centre social, dans un espace repensé par une équipe de designers. Une médiatrice sociale du numérique est présente pour accompagner l’usager dans sa recherche ou son projet.
Répondre aux besoins des habitants
Pour Mariane Khoulé, chargée de l’expérimentation Capacity Sainté ; « ce projet est mené en concertation avec les habitants. Certains sont totalement réfractaires au numérique et notre travail consiste à échanger avec eux pour leur faire découvrir les vertus d’internet, d’autres ne se sentent pas légitimes pour guider leur enfant dans l’apprentissage du web ». Et d’ajouter ; « A nous de les accompagner dans une parentalité numérique. Il y a les connectés qui maîtrisent l’outil mais à qui nous devons apportés un regard critique. Il y a enfin les victimes de la fracture sociale qui ont besoin d’accéder à internet, ne serait-ce que pour faire valoir leurs droits. »