[Culture et Patrimoine] Pendant l’été, Metz sème ses «Pierres Numériques »
Les amoureux de l’œuvre de Charles Perrault seront peut-être un peu déçus… En effet, pas de référence dans ce titre au Petit Poucet. Mais qu’ils se rassurent, leur curiosité ne restera pas insensible face à cette proposition à la fois culturelle et numérique pour découvrir autrement la Capitale de la Moselle, Metz. Chaque jour en effet, à la nuit tombée, le festival international d’arts numériques Constellations vous propose de parcourir les rues messines en vous laissant guider le long de l’itinéraire « Pierres numériques ».
Des œuvres numériques inédites
En quatre ans, les nouvelles Constellations de Metz « ont marqué de leur empreinte le cœur de la ville, grâce à des moments forts comme le «mapping» sur la cathédrale Saint-Étienne ». Pour l’adjoint Patrick Thil en charge de la Coordination de la politique municipale en matière de culture, de rayonnement culturel et de culte, cette nouvelle édition fait encore plus fort et « sublime les sites patrimoniaux messins à travers des œuvres numériques inédites, faisant voyager les visiteurs de Metz vers le cosmos ».
Metz, Capitale internationale des Arts Numériques
Et de fait, amateurs, curieux et passionnés peuvent depuis le 1er juillet dernier et jusqu’au 4 septembre prochain « découvrir les œuvres foisonnantes et riches de ces artistes venant du monde entier ; (…) Trois parcours vous attendent entre les jardins, le street art et bien sûr celui des rêves numériques ». Surnommée par certains (même si elle n’est pas la seule) le « Petit Paris de l’Est », Metz voit dans la culture, un outil précieux de rayonnement. Ainsi, depuis quelques années, elle devient un terrain d’expression pour les arts numériques au point d’en revendiquer aujourd’hui le titre de Capitale internationale.
41 artistes internationaux
Au programme, le festival offre un regard renouvelé sur la création numérique d’aujourd’hui et sur la richesse de ses formes. Ainsi, sur les 2,5 km de parcours, pas moins de 41 artistes sont intervenus dans la conception et la mise en place de 22 œuvres. Si certaines sont des mappings vidéos, vous découvrirez également des installations audiovisuelles immersives, des scénographies laser ou encore des installations numériques et interactives.
L’eau comme fil conducteur
Aussi, comme l’explique le Commissaire artistique du parcours Pierres Numériques, Jérémie Bellot ; cette proposition « raconte la métamorphose virtuelle de l’architecture messine, une expérience en réalité augmentée. La thématique de l’eau dans l’espace a nourri les réflexions des artistes et leurs propositions ».
L’église Saint-Clément de Metz comme vous ne l’avez jamais vue
Premier exemple sur la façade néoclassique de l’église Saint-Clément, artistes français et étrangers ont été invités à réaliser des mapping vidéos de moins de deux minutes sur le thème de « l’eau dans l’espace / la vie ailleurs ». À l’issue d’un appel à candidatures, dix créations ont été sélectionnées. Les spectateurs peuvent durant tout le festival, désigner leur œuvre préférée grâce à l’application mobile « Constellations de Metz ».
A la recherche d’eau sur Mars ?
Quittons maintenant la Terre pour…Mars. L’œuvre éponyme mesure pas moins de 6 mètres de diamètre. Luke Jerram, son créateur y projette des images détaillées de la surface martienne prises par la NASA, grâce aux données de la sonde spatiale MRO (Mars Reconnaissance Orbiter). À une échelle approximative de 1/1million, chaque centimètre de la sculpture sphérique représente 10 kilomètres de la surface de Mars ; «Chaque vallée, cratère, volcan et montagne est mis à nu pour que nous puissions l’inspecter ». L’installation est une combinaison d’images de Mars, de lumières et de sons ambiophoniques créés par Dan Jones, compositeur lauréat du prix BAFTA et du prix Ivor Novello.
Une pièce en 5 actes : Exographies
Ce troisième et dernier exemple est un peu notre coup de cœur. Inspirée de la longue tradition des relevés topographiques, la série Exographies explore « la complexité des phénomènes géomorphologiques à l’œuvre dans l’univers, sous la forme de cartographies imaginaires générées par ordinateur. Véritable fiction scientifique et visuelle, elle capture et met en relief les multiples forces, turbulences et agents d’érosion qui façonnent inlassablement toute structure tellurique et, par extension, la possibilité de création des conditions de la vie ». Cette œuvre est à découvrir sur cinq sites le long du parcours ; depuis la rue des Bénédictins, jusqu’à la place Sainte-Croix ; en s’arrêtant place de la Préfecture, pont de la Préfecture et au pont Saint-Marcel.