Assises du Très Haut Débit : Quel plan de relance pour la filière numérique ?
Ce matin, à l’occasion des Assises du Très Haut Débit, Etienne Dugas, Président d’InfraNum a présenté pour la première fois devant le Ministre Denormandie, une proposition de plan de relance chiffré pour « une filière d’avenir ». Quels sont les principaux axes ? On vous en dit plus…
Comment mesurer l’impact de la crise sanitaire ?
Suite à la crise sanitaire, InfraNum a sollicité une étude d’impact auprès des cabinets EY et Tactis. Celle-ci a été complétée par les travaux menés par l’Idate dans le cadre de l’Observatoire 2020 du THD, présenté la semaine dernière. Grâce à ces travaux, la fédération a pu modéliser l’impact volumique de la crise sanitaire sur le déploiement FttH et chiffrer précisément les besoins de la filière des infrastructures numériques. Pour Etienne Dugas, l’objectif est de « répondre aux enjeux prioritaires de la France en termes de couverture THD à l’échelle nationale, de croissance verte, de compétitivité numérique des entreprises, d’emploi et de pérennité du secteur au-delà de 2025 ».
Une filière en forte progression
Avant la crise, la filière des infrastructures numériques était en forte progression. Elle représente en effet aujourd’hui, selon le Conseil national de l’industrie, plus de 13 000 entreprises présentes sur tout le territoire et 280 000 salariés dont une large part de TPE et PME. Côté chiffres d’affaires cumulés, elle génére 52 Milliards €.
Un rôle essentiel pendant la crise
Or, avec 5,1 millions de Français en télétravail durant le confinement et 95% des élèves en dispositif « école à la maison », l’importance d’une connexion internet n’a jamais été aussi visible. Il en est de même avec les inégalités. La crise sanitaire a en effet montré l’urgence d’apporter le « bon haut débit » à tous les Français.
Autre chiffre révélateur, dans le domaine de l’e-santé cette fois, on comptabilise 1,1 millions de téléconsultations par semaine en avril soit x110 que l’année précédente.
Quels sont les principaux axes du plan ?
L’heure est aujourd’hui à la relance, c’est pourquoi la filière souhaite se doter d’un plan désigné « d’ambitieux » en 5 axes. Celui-ci représente un investissement d’environ 11 Milliards d’euros. Le premier volet présenté par Etienne Dugas vise à « passer du Plan France THD 2022 à la généralisation du FttH ». En effet, selon la présentation, « le déploiement du très haut débit à fin 2022 pourrait ne pas être achevé à temps avec le mix technologique initialement prévu ». Par ailleurs, avec le plan actuel « environ 3 millions de foyers et entreprises (..) ne disposeraient pas du FttH ».
Une accélération des smart territoires durables
Le second volet porté par la Fédération vise à « construire un plan de développement des « Smart Territoires » durables ». Et de préciser que « la mise en œuvre de territoires intelligents concourt directement à la transformation numérique au service du développement durable des territoires notamment au travers de l’éclairage public intelligent, de la mobilité électrique, et des smart grids ».
Sécuriser l’emploi
Autre enjeu, autre axe, celui de sécuriser l’emploi et les passerelles de formation vers les nouveaux métiers des infrastructures numériques. En effet, la filière fait face à un double enjeu, celui de recruter et de former suffisamment de personnels pour assurer le succès des programmes engagés ; mais également celui de pouvoir « assurer une reconversion de la main d’œuvre pour pérenniser les emplois ».
Transformation numérique et exportation du savoir-faire
Le 4ème point évoqué ce matin au Ministre vise à assurer la transformation numérique de l’économie française alors que moins d’un quart seulement des entreprises accèdent à la fibre selon l’étude Covage/IFOP. Enfin, cinquième et dernier point de ce plan de relance consiste à « réussir l’export de nos produits et savoir-faire en matière d’infrastructures numériques ». Sur ce point, Etienne Dugas espère que la filière puisse « profiter de l’avance française dans le déploiement de la fibre optique pour développer l’export de produits et savoir-faire en Europe et en Afrique (…) en se différenciant de la concurrence ».