[Lecture estivale#1] Dématérialisation des services publics : 3 questions à Olivier Dussopt
Encore au bureau ou bien en vacances, profitons de ces prochaines semaines pour prendre le temps de revenir sur les dossiers qui font l’actualité de nos territoires et de nos collectivités. Aujourd’hui, Olivier Dussopt, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Action et des Comptes publics revient pour Paroles d’Elus sur l’ambition de modernisation et de dématérialisation des services publics.
Paroles d’Elus – Vous attachez beaucoup d’importance à la modernisation des services publics, avec des objectifs ambitieux. Quels sont-ils ?
Nous avons pour objectif de dématérialiser l’ensemble des services publics de l’Etat d’ici 2022. Les plans de transformations ministérielles ainsi que les plans de réformes vont nous permettre d’y arriver dans ce délai très contraint. S’il s’agit bien de proposer un service public dématérialisé, nous souhaitons que cela permette de renforcer le service physique, là où il y a des besoins, en consolidant par exemple l’idée même d’accueil au guichet ou du contact humain.
En effet, il faut avoir en tête que 13 millions de français aujourd’hui, ont des difficultés d’accès à Internet soit pour une moitié d’entre eux parce que le réseau n’est pas suffisant, soit parce qu’ils ont des difficultés d’usages de l’outil internet. Aussi est-ce important de penser à accompagner et à garder une médiation humaine.
Pde – Si la dématérialisation veut être à terme vertueuse, en permettant d’être plus efficace et efficient, elle nécessite des investissements parfois importants. Quelle est votre stratégie sur le sujet ?
OD- Aujourd’hui, nous avançons sur la dématérialisation et nous le faisons en la finançant. L’an dernier nous avons par exemple lancé le fond de transformation de l’action public. Celui-ci est doté de 700 millions d’euros à l’échelle du quinquennat dont 250 millions d’euros rien que pour cette année 2019.
Ce fond est destiné à financer les projets de modernisation qui génèrent des économies et apportent une amélioration du service. Il va permettre que les administrations qui n’auraient pas les moyens de financer cette transformation sur leurs crédits de droits communs puissent être accompagnées par les directions centrales et par le ministère de l’action et des comptes publics. Ainsi, elles pourront se permettre d’être plus ambitieuses et d’aller plus vite dans leur démarche de modernisation.
Pde- Vous évoquiez le chiffre de 13 millions de français en peine avec le numérique. Renforcer les dispositifs d’inclusion est-il indispensable ?
OD- Mon collègue en charge du numérique, Cédric O travaille en ce moment sur les questions liées à la qualité des services publics dispensés sur le net, et sur l’inclusion afin de permettre à tous nos concitoyens d’y avoir accès. Certains d’entre eux y accéderont très facilement seuls, d’autres ont besoin d’une médiation. Le fond de transformation de l’action public dont je vous parlais à l’instant sert à financer des projets de modernisation, cela ne nous dispense pas de l’effort à faire en matière d’accueil du public et de formation des agents pour cela.